Un incident armé s’est produit aux abords de l’ambassade d’Israël à Amman, la capitale jordanienne, tôt ce dimanche matin. Selon des sources sécuritaires, un homme a ouvert le feu sur une patrouille des forces de l’ordre avant d’être abattu.
L’attaque, qui s’est déroulée dans le quartier diplomatique de Rabieh où se trouve l’ambassade israélienne, a fait trois blessés parmi les agents de sécurité jordaniens. Le tireur a tenté de prendre la fuite avant d’être rattrapé et neutralisé par les forces de l’ordre, qui ont riposté en suivant les règles d’engagement.
Si le mobile de l’assaillant n’est pas encore connu à ce stade, cet épisode violent met en lumière les tensions persistantes entre la Jordanie et Israël, malgré le traité de paix qui lie les deux pays depuis 1994. La Jordanie, qui abrite une importante population palestinienne, est régulièrement le théâtre de manifestations hostiles à l’État hébreu.
Une ambassade sous haute protection
Situé dans un quartier huppé de la capitale, le bâtiment diplomatique israélien est placé sous haute sécurité. Des barrages filtrants et des patrouilles régulières quadrillent le périmètre alentour, témoignant de l’état de vigilance permanent rendu nécessaire par le climat régional.
En juillet 2017, déjà, un incident sécuritaire avait secoué l’ambassade, lorsqu’un agent de sécurité israélien avait abattu deux ressortissants jordaniens après avoir été agressé au couteau. La crise diplomatique qui s’en était suivie avait conduit à la fermeture temporaire de la représentation israélienne.
Amman, médiateur fragile dans un Proche-Orient instable
Longtemps vue comme un pôle de stabilité, la Jordanie s’efforce de jouer un rôle d’intermédiaire entre Israéliens et Palestiniens. Le roi Abdallah II a multiplié ces derniers mois les appels au dialogue pour tenter de relancer le processus de paix moribond.
Mais le petit royaume, coincé entre les frontières israélienne, syrienne, irakienne et saoudienne, subit aussi les soubresauts géopolitiques régionaux. La montée des périls sécuritaires liée aux conflits voisins met à l’épreuve sa capacité à maintenir un fragile équilibre.
La Jordanie reste un partenaire crucial pour la stabilité et la sécurité au Proche-Orient. Nous travaillons étroitement avec les autorités jordaniennes pour garantir la protection de nos intérêts.
Un diplomate occidental en poste à Amman
Entre coopération sécuritaire et tensions récurrentes
Si les relations israélo-jordaniennes se caractérisent officiellement par une coopération étroite en matière de renseignement et de lutte anti-terroriste, les deux voisins connaissent aussi des frictions diplomatiques à répétition.
En témoigne la crise des Lieux saints de Jérusalem, dont la Jordanie est la gardienne, et qui cristallise les passions des deux côtés. Tout incident est susceptible de raviver les braises jamais éteintes d’un contentieux historique.
Les prochaines heures devront dire si les tirs contre l’ambassade d’Israël constituent un acte isolé ou annoncent un nouveau cycle de tensions. Aucune revendication n’a pour l’heure été formulée par une quelconque organisation.
Un lourd passé, un avenir incertain
En 1997 déjà, un soldat jordanien avait ouvert le feu sur un groupe de collégiennes israéliennes en visite au site touristique de la Cité romaine de Pétra, tuant sept d’entre elles. Un traumatisme ravivé à chaque nouvel épisode de violence.
Si la Jordanie s’applique à préserver ses liens stratégiques avec Israël, elle doit aussi ménager une opinion publique largement hostile à la normalisation et prompt à s’embraser à la moindre étincelle.
Signe de la fébrilité ambiante, le Premier ministre jordanien s’est aussitôt entretenu avec son homologue israélien après l’attaque, assurant que son pays prendrait “toutes les mesures nécessaires pour protéger les ambassades et les diplomates” sur son sol.
Il n’y a aucune alternative au processus de paix pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région. La logique de confrontation ne mènera qu’au chaos.
Le roi Abdallah II de Jordanie, en avril dernier
Entre coups de sang et nécessaire retenue, la relation israélo-jordanienne continuera sans nul doute de naviguer sur le fil du rasoir. Avec le risque, toujours présent, qu’un incident comme celui de ce matin ne dégénère en crise majeure.
Les prochaines heures devront dire si les tirs contre l’ambassade d’Israël constituent un acte isolé ou annoncent un nouveau cycle de tensions. Aucune revendication n’a pour l’heure été formulée par une quelconque organisation.
Un lourd passé, un avenir incertain
En 1997 déjà, un soldat jordanien avait ouvert le feu sur un groupe de collégiennes israéliennes en visite au site touristique de la Cité romaine de Pétra, tuant sept d’entre elles. Un traumatisme ravivé à chaque nouvel épisode de violence.
Si la Jordanie s’applique à préserver ses liens stratégiques avec Israël, elle doit aussi ménager une opinion publique largement hostile à la normalisation et prompt à s’embraser à la moindre étincelle.
Signe de la fébrilité ambiante, le Premier ministre jordanien s’est aussitôt entretenu avec son homologue israélien après l’attaque, assurant que son pays prendrait “toutes les mesures nécessaires pour protéger les ambassades et les diplomates” sur son sol.
Il n’y a aucune alternative au processus de paix pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région. La logique de confrontation ne mènera qu’au chaos.
Le roi Abdallah II de Jordanie, en avril dernier
Entre coups de sang et nécessaire retenue, la relation israélo-jordanienne continuera sans nul doute de naviguer sur le fil du rasoir. Avec le risque, toujours présent, qu’un incident comme celui de ce matin ne dégénère en crise majeure.