Ce vendredi 27 décembre, le skipper français Thomas Ruyant a franchi un cap symbolique et stratégique dans sa circumnavigation du Vendée Globe. Aux commandes de son Imoca Linkt Out, il est devenu le quatrième concurrent à doubler le légendaire Cap Horn, à la pointe sud de l’Amérique du Sud. Un passage crucial qui marque la fin des mers australes et le début de la remontée de l’Atlantique.
Une performance exceptionnelle pour le Nordiste
Alors qu’il naviguait encore à une centaine de milles du Cap Horn ce vendredi matin, Thomas Ruyant a finalement bouclé ce passage vers 15h heure française. Le marin de Dunkerque a ainsi amélioré de pas moins de 9 jours son chrono établi lors du Vendée Globe 2020, qu’il avait bouclé en 56 jours.
C’est sûr qu’on est allé beaucoup plus vite qu’il y a 4 ans. Mais l’édition était particulièrement lente. C’est bien qu’on aille un peu plus vite.
a déclaré Thomas Ruyant, conscient malgré tout de l’écart qui le sépare encore du trio de tête
En effet, si sa performance est remarquable, le skipper de Linkt Out pointe actuellement à environ 400 milles de Charlie Dalin, solide leader depuis plusieurs jours devant Yann Eliès et Yannick Bestaven, tenant du titre. Des écarts qui rendent la victoire finale difficile à envisager, mais une place sur le podium reste jouable pour Ruyant.
Un final tactique vers les côtes brésiliennes
Malgré le soulagement d’en avoir fini avec les dangereuses mers du sud, Thomas Ruyant sait que la dernière partie de course sera loin d’être une formalité. Le Nordiste va en effet devoir négocier dans les prochains jours le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène, une zone de vents faibles qui s’annonce piégeuse.
Il ne s’annonce pas si simple, avec beaucoup de près. Je vais avoir 24 heures sympas après le passage du Cap et après je vais devoir négocier un anticyclone qui sera pile sur ma route.
a prévenu Ruyant, conscient que chaque option sera cruciale
Une fois cet obstacle franchi, les concurrents vont longer les côtes brésiliennes avec des vents portants qui devraient leur permettre de « beaucoup remonter dans le classement » selon le skipper de Linkt Out. Avant une dernière remontée de l’Atlantique a priori rapide vers les Sables d’Olonne et la ligne d’arrivée, attendue autour du 20 janvier pour les premiers.
Les défis qui attendent encore les marins
Si le gros des difficultés semble derrière eux, les 12 skippers encore en course ne sont pas au bout de leurs peines. Car les pièges météorologiques restent nombreux sur leur route, à commencer par le fameux Pot-au-Noir, une zone de convergence intertropicale réputée pour ses calmes plats.
Sans compter la fatigue accumulée depuis plus d’un mois et demi en mer, et les avaries qui continuent de perturber la course de certains concurrents. Dernièrement, c’est Yannick Bestaven qui a dû composer avec une voile et un foil endommagés, ruinant ses chances de conserver son titre.
Il faudra donc rester vigilants et prudents jusqu’au bout pour tous ces marins en quête d’exploit. Avec en ligne de mire, les mythiques pontons des Sables d’Olonne et la fierté d’avoir accompli l’une des courses au large les plus exigeantes au monde. Un rêve devenu réalité pour Thomas Ruyant, qui s’apprête à boucler son deuxième Vendée Globe consécutif.
La date de son arrivée n’est pas encore connue précisément, mais une chose est sûre : le marin nordiste aura confirmé son statut parmi les meilleurs skippers de sa génération. Et démontré une nouvelle fois que le Vendée Globe, plus qu’une simple course, est une véritable aventure humaine et sportive hors du commun.