Le rugby français tient peut-être son nouveau recordman. À 27 ans, Thomas Ramos, l’arrière ou ouvreur du Stade Toulousain, est en passe de marquer l’histoire du XV de France. Avec déjà 349 points inscrits sous le maillot bleu en seulement 37 sélections, il se rapproche à grands pas du record de 436 points détenu par Frédéric Michalak. Portrait d’un buteur d’exception qui s’apprête à entrer dans la légende.
Un destin en bleu
Natif de Mazamet dans le Tarn, Thomas Ramos a le rugby dans le sang. Formé à Toulouse, il intègre le centre de formation du Stade Toulousain dès 15 ans. Ses qualités de buteur et sa vista au jeu au pied en font rapidement un élément prometteur. Il fait ses débuts avec l’équipe fanion en 2014 avant de s’imposer progressivement comme un cadre.
Sa première cape avec les Bleus, il la fête le 10 février 2019 lors du Tournoi des VI Nations contre l’Angleterre à Twickenham. Entré en jeu en début de seconde période, il ne peut empêcher la lourde défaite 44 à 8. Mais les sélectionneurs lui renouvellent leur confiance. Depuis, il collectionne les feuilles de match et les points.
Un buteur émérite
Élément clé du dispositif toulousain, Thomas Ramos s’affirme au fil des saisons comme un des meilleurs buteurs du Top 14. En 2019, il bat le record de points inscrits en une saison sous le maillot rouge et noir avec 306 unités. Un an plus tard, il efface des tablettes son ex-coéquipier Jean-Baptiste Élissalde, devenant le meilleur réalisateur de l’histoire du Stade Toulousain avec 1776 points.
Des performances qui ne passent pas inaperçues en équipe de France où son indispensable « sussière » fait merveille. Précis, régulier et décisif dans les moments clés, Thomas Ramos s’impose comme le buteur numéro 1 des Bleus. Lors de la victoire contre le Japon le 19 novembre dernier (52-12), il inscrit 12 points, portant son total à 349 points en 37 sélections, soit une moyenne de 9,4 points par match.
En route vers le record
Avec une telle cadence, difficile de ne pas imaginer Thomas Ramos dépasser un jour le record de 436 points en bleu détenu par Frédéric Michalak. L’ex-demi d’ouverture du Stade Toulousain avait accumulé ce total en 77 sélections entre 2001 et 2015. Un chiffre que le jeune arrière pourrait atteindre beaucoup plus rapidement s’il maintient son rythme effréné.
Je ne tiens pas mes stats à jour. Quand j’ai battu le record de points de Jean-Baptiste Élissalde sous le maillot du Stade Toulousain, je l’ai su le jour même. J’espère dépasser celui de Fred Michalak. Ça voudra dire que je continue de m’imposer et que l’équipe reste performante.
Thomas Ramos
Actuellement à 87 longueurs du record, Thomas Ramos aura plusieurs occasions de s’en rapprocher lors du Tournoi des VI Nations 2025. Titulaire indiscutable au poste d’arrière, il sera un des principaux atouts du XV de France dans la quête d’un nouveau Grand Chelem.
Le record de Serge Blanco en ligne de mire
Si Thomas Ramos est bien parti pour s’emparer du record de points, un autre joueur du XV de France lorgne une marque mythique. L’ailier clermontois Damian Penaud, auteur de 36 essais en 47 sélections, n’est plus qu’à deux unités du record de 38 essais détenu par la légende Serge Blanco. Une course au record que les deux coéquipiers suivent avec attention.
Je dis souvent à Damian qu’il pourrait être le meilleur joueur du monde ! Il battra le record de Serge Blanco, j’en suis certain !
Thomas Ramos
Mais le duel à distance entre les deux hommes n’entame en rien leur complicité. Illustration lors du dernier France-Japon où Ramos délivre une passe décisive pour un essai de Penaud après une relance de 80 mètres. De quoi rêver à une paire magique qui pourrait faire le bonheur des Bleus pendant de longues années.
Avec plusieurs records à portée de crampons, une Coupe du Monde en ligne de mire et un statut de cadre à assumer, Thomas Ramos a tous les ingrédients pour s’installer durablement dans la légende du rugby français. Le Tournoi des VI Nations 2025 lui offrira une nouvelle occasion de briller et de se rapprocher un peu plus de l’histoire. En espérant qu’il puisse apporter, au passage, un 27ème titre à son club formateur.