C’est un véritable séisme politique qui vient de frapper l’Union européenne. Ce lundi 16 septembre, Thierry Breton, le commissaire européen français, a annoncé sa démission avec effet immédiat. Dans une lettre choc publiée sur le réseau social X (ex-Twitter), il a justifié son départ en pointant du doigt la « gouvernance douteuse » qui règne au sein de la Commission européenne.
Von der Leyen dans la tourmente
Cette démission fracassante intervient alors qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, s’apprête à présenter son nouvel exécutif, suite aux élections européennes de juin dernier. Selon Thierry Breton, la dirigeante allemande lui aurait demandé « il y a quelques jours » de retirer son nom en tant que candidat, « pour des raisons personnelles », en échange d’un « portefeuille prétendument plus influent ».
À la lumière de ces derniers développements, qui témoignent à nouveau d’une gouvernance douteuse, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège.
– Thierry Breton, dans sa lettre de démission
Un autre candidat devrait donc être proposé par la France pour siéger au sein de la future Commission. Mais cette annonce choc vient jeter le trouble sur le processus de constitution du nouvel exécutif européen, et fragilise la position d’Ursula von der Leyen.
Des relations tendues
Le Commissaire français n’avait pas hésité ces derniers mois à critiquer ouvertement le style de direction de la présidente, jugé peu collectif. Il lui avait publiquement reproché un manque d’éthique après la nomination controversée d’un émissaire chargé des PME. Une polémique qui avait abouti en mars dernier à un vote de défiance du Parlement européen contre Ursula von der Leyen, en pleine campagne des européennes.
Une figure de poids
Ancien ministre français, Thierry Breton s’était imposé comme un poids lourd de la Commission ces cinq dernières années, en s’attaquant notamment aux abus de position dominante des géants du numérique. Son départ laisse un grand vide au sein de l’exécutif européen, et vient compliquer l’équation pour sa présidente, qui doit composer avec les attentes des États membres et les lignes rouges du Parlement.
Vers une crise politique ?
Cette démission surprise ne manquera pas de faire des remous à Bruxelles et dans les capitales européennes. Alors que l’UE doit faire face à de nombreux défis, de la transition climatique à la compétitivité économique en passant par les tensions géopolitiques, cette crise politique tombe au plus mal. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir de la Commission et de sa présidente.
L’affaire Breton risque en tout cas de laisser des traces et de fragiliser durablement Ursula von der Leyen, déjà affaiblie par plusieurs polémiques. La composition de la prochaine Commission sera scrutée de près, et la bataille avec le Parlement s’annonce féroce. L’Union européenne entre dans une zone de turbulences…