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Tests De Résistance Des Banques : La Fed Contestée

Rébellion dans le secteur bancaire US : les tests de résistance de la Fed vivement critiqués pour leur opacité. Les banques demandent plus de transparence, craignant des exigences excessives en capital. Un bras de fer s'engage...

Une fronde sans précédent secoue le secteur bancaire américain. Plusieurs grandes associations représentant les intérêts des banques, dont le Bank Policy Institute (BPI) et l’American Bankers Association, ont intenté une action en justice contre la Reserve fédérale américaine (Fed). Au cœur de ce conflit : les tests de résistance annuels menés par la banque centrale pour évaluer la solidité financière des établissements.

Des tests opaques et changeants

Mis en place après la crise financière de 2008 dans le cadre de la loi Dodd-Frank, ces tests visent à s’assurer que les banques disposent de fonds propres suffisants pour absorber des chocs économiques majeurs. Mais selon les plaignants, le processus manque cruellement de transparence. Ils dénoncent la « nature opaque » des tests et les changements « erratiques » dans le mode de calcul des exigences en capital d’une année sur l’autre.

« Les banques ne savent jamais à quoi s’attendre », déplore un porte-parole du BPI sous couvert d’anonymat. « Elles doivent constamment s’adapter à de nouvelles règles sans comprendre la logique sous-jacente. Cela crée une énorme incertitude et rend la planification très difficile. »

Des scénarios de crise toujours plus durs

Les stress tests de 2022 ont simulé un scénario particulièrement sévère, avec un taux de chômage à 10 % et un effondrement de 36 % des prix de l’immobilier résidentiel. Un tel choc aurait entraîné des pertes de 685 milliards de dollars pour les 31 plus grandes banques américaines testées, soit bien plus que les années précédentes. Les banques s’inquiètent de devoir immobiliser toujours plus de capital pour satisfaire des exigences jugées excessives et déconnectées de la réalité.

La Fed semble partir du principe que les banques doivent pouvoir résister à une apocalypse économique. Mais à trop vouloir nous prémunir contre des risques hypothétiques, on bride notre capacité à financer l’économie réelle.

Un banquier new-yorkais

Vers plus de transparence et de prévisibilité ?

Face à la grogne du secteur, la Fed se veut rassurante. Elle affirme que ses stress tests sont fondés sur des « analyses rigoureuses » et visent à garantir la stabilité du système financier dans l’intérêt de tous. Mais elle semble prête à faire un pas vers ses détracteurs. Lors d’un récent discours, son vice-président chargé de la supervision a évoqué de possibles « améliorations » pour rendre le processus « plus transparent et prévisible ».

Les banques espèrent des changements rapides et concrets, comme la publication des modèles utilisés et un meilleur dialogue en amont. « Nous ne remettons pas en cause le principe même des stress tests », assure le BPI. « Mais il est temps de les faire évoluer pour trouver le bon équilibre entre prudence et pragmatisme. » Un enjeu crucial pour le financement de l’économie à l’heure où les risques de récession se multiplient.

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