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Terrorisme : le groupe HTC, nouveau vivier des djihadistes français

Le groupe syrien HTC, qui a renversé Bachar al-Assad, attire de plus en plus de jeunes djihadistes français dans ses rangs. Plusieurs ont déjà été condamnés pour leur implication. Une nouvelle menace terroriste se profile-t-elle ?

Alors que la Syrie se remet à peine du renversement du régime de Bachar al-Assad par les rebelles, une ombre plane déjà sur l’avenir du pays. Le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC), fer de lance de l’opposition armée, semble en effet devenir un nouveau point de ralliement pour les jeunes islamistes français rêvant de djihad.

HTC, un vivier pour les djihadistes français

Plusieurs dossiers judiciaires récents en attestent : l’assassin de Samuel Paty était en contact avec HTC, tout comme d’autres individus interpellés ces derniers mois pour des projets d’attentats. Mais le phénomène n’est pas nouveau. Selon une source proche du dossier, depuis 2013, des binationaux ont rejoint les rangs du groupe ou l’ont financé, leur valant d’être condamnés par la justice française et déchus de leur nationalité.

Si avant 2016, ces djihadistes aidaient surtout des cellules liées à al-Qaïda, ils se sont ensuite tournés vers HTC après sa rupture avec l’organisation terroriste. Un positionnement plus « modéré » en apparence, mais qui cache des ambitions toujours radicales.

Un groupe puissant aux ambitions floues

Malgré son rôle décisif dans la chute de Bachar al-Assad, HTC reste un mouvement aux contours et aux objectifs assez flous. Ses liens passés avec al-Qaïda et la présence de nombreux étrangers dans ses rangs, dont des Français, soulèvent des inquiétudes sur ses véritables intentions.

Les djihadistes cherchent à réinstaurer un califat comme à l’époque de Daech

explique Patrice Franceschi, écrivain et fin connaisseur de la région.

Un avis partagé dans les milieux du renseignement, qui craignent de voir émerger une nouvelle zone de non-droit propice au terrorisme, à l’image de ce qu’était la Syrie sous Assad. D’autant que la prise d’Alep puis l’offensive vers le sud du pays montrent la volonté expansionniste du groupe rebelle.

La menace d’une nouvelle vague terroriste

Si pour l’instant, les djihadistes français semblent surtout attirés par le combat en Syrie, le risque de les voir revenir pour frapper leur pays d’origine est réel. Un scénario cauchemardesque, alors que la France peine déjà à contenir la menace islamiste sur son sol, comme l’ont montré les 9 attentats déjoués depuis janvier.

Pour parer ce danger, les autorités multiplient les mesures de surveillance et de prévention. Plusieurs individus liés à HTC ont ainsi été interpellés ces derniers mois. La France a aussi suspendu l’examen des demandes d’asile des ressortissants syriens, face aux risques d’infiltration terroriste.

Mais ces dispositions suffiront-elles? Rien n’est moins sûr face à un mouvement bien implanté en Syrie et qui a prouvé sa capacité à attirer et embrigader des volontaires aux quatre coins du monde. La vigilance reste donc de mise pour empêcher HTC de devenir la nouvelle base arrière du djihad international.

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