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Terrorisme Islamiste : 5 Jeunes Soupçonnés de Projets d’Attentats

Une nouvelle affaire bouleversante de très jeunes soupçonnés de vouloir commettre des attentats en France ou rejoindre Daesh. Parmi eux, une ado de seulement 14 ans. Comment en sont-ils arrivés là ? L'enquête se poursuit pour comprendre les ressorts de cette radicalisation précoce inquiétante...

C’est une nouvelle affaire qui illustre de manière saisissante le haut niveau de la menace endogène en matière de terrorisme islamiste en France. Selon les informations révélées par BFMTV, cinq très jeunes suspects, dont une adolescente de seulement 14 ans, sont soupçonnés d’avoir exprimé la volonté de mener des actions terroristes sur le sol français ou de partir rejoindre les rangs de l’organisation État islamique.

Trois mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste

Parmi ces cinq jeunes individus, trois d’entre eux ont été mis en examen les 11 et 12 juillet derniers, des chefs “d’association de malfaiteurs terroriste”. Une information confirmée par le parquet national antiterroriste (PNAT). Deux garçons âgés de 16 et 20 ans ont été placés en détention provisoire ce vendredi. Quant à la mineure de 14 ans, elle a été placée sous contrôle judiciaire.

Ces trois suspects avaient été interpellés en début de semaine dans trois régions différentes : l’Île-de-France, l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ils ont ensuite été placés en garde à vue dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine.

Un lycéen de 17 ans projetait un massacre dans son établissement

Mais ce n’est pas tout. Toujours selon les informations de la chaîne d’info, un premier suspect, âgé de 17 ans seulement, avait déjà été arrêté dès le 22 mai dernier dans les Hauts-de-France. Lui aussi placé en garde à vue dans les locaux de la DGSI. Les enquêteurs ont réuni à son encontre “des indices graves et concordants de sa volonté de commettre un attentat dans son lycée lors de la fête de fin d’année“. Le jeune homme envisageait également une alternative : partir faire le jihad en rejoignant l’organisation État islamique.

“Il est assez rare de retrouver de si jeunes candidats au jihad exprimant leur volonté de rejoindre les rangs de l’État islamique”

confie une source proche de l’affaire à BFMTV

Une radicalisation de plus en plus précoce qui inquiète

Cette nouvelle affaire met en lumière l’inquiétante radicalisation d’individus de plus en plus jeunes. Si le phénomène des lionceaux du Califat, ces enfants enrôlés et endoctrinés par Daesh, est bien connu pour la zone irako-syrienne, le voir se manifester au cœur de la société française est un motif de vive préoccupation.

  • Comment ces adolescents, parfois à peine sortis de l’enfance, en arrivent-ils à vouloir passer à l’acte terroriste ?
  • Quels sont les vecteurs de radicalisation qui les touchent et les mécanismes d’embrigadement à l’œuvre ?
  • Existe-t-il des signaux avant-coureurs, des moyens de prévenir ce basculement ?

Autant de questions cruciales auxquelles il faudra répondre pour mieux comprendre, détecter et contrer ces profils. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour tenter de reconstituer le cheminement et l’environnement de ces jeunes mis en cause. Il s’agira notamment de déterminer s’ils ont agi de manière isolée ou s’ils ont bénéficié de complicités, voire de réseaux de soutien.

Prévenir en amont la radicalisation des mineurs

Face à ce phénomène de radicalisation de plus en plus précoce, la nécessité d’une prévention la plus en amont possible apparaît comme une évidence. Cela passe par une sensibilisation de l’ensemble des acteurs au contact des jeunes :

  1. Les établissements scolaires
  2. Les travailleurs sociaux
  3. Les éducateurs
  4. Les animateurs
  5. Les responsables associatifs et religieux

Il faut pouvoir repérer les signaux faibles, parfois ténus mais révélateurs d’un basculement en cours, pour mieux prendre en charge ces jeunes en voie de radicalisation. Cela nécessite de maintenir un dialogue et un lien, y compris avec des institutions comme l’Éducation nationale, trop souvent perçues comme des repoussoirs.

Des programmes de prévention spécialisée et de contre-discours doivent aussi être déployés, en s’appuyant sur des acteurs de terrain crédibles et en phase avec les codes des jeunes. L’enjeu : proposer un récit alternatif et positif à celui des recruteurs djihadistes, et réinsérer ces mineurs dans un parcours de vie épanouissant au sein de la société.

Une lutte de tous les instants

Plus de sept ans après la chute de son “califat” physique, l’État islamique continue de faire des émules et de représenter une menace, y compris et surtout par sa capacité à séduire des jeunes esprits en pleine construction. La vigilance et la mobilisation ne doivent pas faiblir.

Cette lutte contre la radicalisation djihadiste nécessite des efforts constants, sur le long terme, et une coordination de tous – pouvoirs publics, forces de sécurité, justice, monde éducatif, tissu social et associatif. Avec en ligne de mire cet objectif : éloigner notre jeunesse de l’influence toxique des idéologies mortifères, et la garder dans le giron des valeurs de la République.

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