En cette nuit du Nouvel An qui aurait dû n’être que fête et joie, c’est l’horreur et le deuil qui se sont abattus sur La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Alors que des centaines de personnes célébraient l’avènement de 2025 dans les rues de la ville, un drame est survenu aux alentours de 3h15 du matin, fauchant au moins 10 vies et en blessant 35 autres. Un homme au volant d’une camionnette blanche a délibérément foncé dans la foule massée sur la célèbre Bourbon Street, transformant une soirée de liesse en un cauchemar éveillé.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect a été identifié comme étant Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain né au Texas et résidant à Houston. Cet agent immobilier de 34 ans, ancien militaire, ne présentait jusqu’ici qu’un casier judiciaire mineur. Mais les objets retrouvés dans son véhicule ne laissent que peu de doutes sur ses motivations : un drapeau de l’organisation terroriste État islamique, plusieurs armes et des engins explosifs dont certains ont pu être désactivés à temps par les forces de l’ordre.
Un échange de tirs fatal au suspect
Lorsque son pick-up a finalement été immobilisé après avoir semé la mort sur son passage, Shamsud-Din Jabbar a engagé un échange de tirs avec les policiers arrivés sur les lieux. Deux agents ont été touchés avant que le suspect ne soit lui-même abattu. Les forces de l’ordre avaient dû se frayer un chemin jusqu’au véhicule bélier en raison d’un dysfonctionnement du système de bornes rétractables censé bloquer l’accès de Bourbon Street aux voitures.
Le plan de sécurité provisoire mis en place pour remplacer ces bornes n’a pas fonctionné.
Anne Kirkpatrick, chef de la police de La Nouvelle-Orléans
Bilan provisoire et réactions internationales
Si le bilan humain de cette attaque est d’ores et déjà très lourd avec au moins 10 morts et 35 blessés, il aurait pu être encore bien pire sans l’intervention rapide des forces de l’ordre. Une vague d’indignation et de solidarité a déferlé du monde entier après ce drame :
- Le président américain Joe Biden a condamné un acte injustifiable
- Son prédécesseur Donald Trump pointe du doigt l’immigration
- Le président français Emmanuel Macron exprime la peine partagée par son peuple
La traque des potentiels complices
Mais alors que La Nouvelle-Orléans panse ses plaies, l’enquête du FBI se poursuit activement pour déterminer si Shamsud-Din Jabbar a agi seul ou bénéficié de complicités. D’après des images de vidéosurveillance obtenues par l’agence AP, trois hommes et une femme auraient été aperçus en train d’installer l’un des engins explosifs retrouvés. Le grand match de football universitaire prévu mercredi soir a d’ailleurs été reporté par mesure de précaution.
Une ville meurtrie mais debout
Au-delà du deuil et de l’effroi, c’est aussi la sidération qui prédomine à La Nouvelle-Orléans. Cette ville emblématique de la Louisiane, réputée pour sa joie de vivre communicative, son jazz envoûtant et son carnaval haut en couleurs, va devoir puiser dans ses ressources pour surmonter ce traumatisme. Mais s’il y a bien une cité capable de se relever après avoir tant de fois été mise à genoux par les épreuves, des ouragans à la pandémie, c’est bien La Nouvelle-Orléans. Malgré le choc et la peine, la vie devra reprendre ses droits. En hommage aux victimes, en réponse au terrorisme, il faudra continuer à faire la fête, à célébrer l’existence. Car rien ne serait pire que de perdre cette appétence au bonheur qui fait l’âme de La Nouvelle-Orléans.
