À peine lancé, le réseau social TenTen est déjà dans l’œil du cyclone. Cette appli qui cartonne chez les ados en leur permettant de communiquer en mode “talkie-walkie” vient de s’attirer les foudres du ministère de l’Intérieur. Ce dernier dénonce les “sérieux dangers pour la vie privée et la sécurité en ligne” que cacherait l’application derrière son concept fun et novateur. Mais face à ces accusations, le fondateur de TenTen réplique et assure mettre la protection des utilisateurs au cœur de ses priorités.
Un concept innovant mais intrusif ?
Lancée il y a quelques mois, TenTen a rapidement séduit les adolescents avec son principe original : transformer le smartphone en talkie-walkie pour envoyer des messages vocaux via le haut-parleur, même lorsque l’appareil est en veille. Un moyen ludique de communiquer qui n’a pas tardé à être détourné par certains ados pour se faire des canulars en plein cours. Mais au-delà de ces blagues potaches, c’est surtout l’aspect intrusif de l’appli qui inquiète.
Derrière le fun se cachent de sérieux dangers pour la vie privée et la sécurité en ligne.
– Un porte-parole du ministère de l’Intérieur
En permettant de délivrer un message audio n’importe quand, y compris quand le destinataire n’est pas sur l’appli, TenTen ouvre la porte à de possibles dérives comme l’intrusion dans la vie privée ou le harcèlement. Des risques pointés du doigt par le ministère qui appelle à la vigilance.
Le fondateur se défend
Face à ces accusations, Jules Comar, créateur de TenTen, se veut rassurant. Il assure au Figaro que chaque utilisateur est libre de choisir avec qui il partage son identifiant et donc qui peut lui envoyer des messages. Une manière de prévenir tout risque de harcèlement selon lui.
Le jeune entrepreneur rappelle aussi que son appli respecte scrupuleusement le RGPD et la législation sur les données personnelles. Les messages vocaux sont chiffrés et supprimés des serveurs une fois écoutés promet-il.
Une modération à renforcer
Mais ces arguments peinent à convaincre certaines associations de protection de l’enfance. Elles réclament des garde-fous supplémentaires pour mieux protéger les jeunes utilisateurs :
- Renforcer la modération des contenus audio
- Mieux sensibiliser sur les paramètres de confidentialité
- Faciliter le signalement des comportements abusifs
Autant de pistes d’améliorations que TenTen assure étudier. L’appli tentera-t-elle ainsi d’éteindre la polémique naissante ? Rien n’est moins sûr, tant les interrogations sur la sécurité des réseaux sociaux sont fortes, surtout quand ils ciblent un public adolescent.
En attendant, TenTen poursuit son irrésistible ascension avec déjà plus d’un million de téléchargements. Le début d’un parcours sans faute ou au contraire les prémices de nouveaux dangers liés aux réseaux sociaux ? L’avenir nous le dira mais une chose est sûre : la bataille pour protéger la vie privée des ados en ligne ne fait que commencer. Et elle s’annonce rude.