La capitale brésilienne Brasilia a été secouée mercredi soir par une tentative d’attaque à la bombe contre la Cour suprême. Selon les autorités, un homme portant des explosifs sur lui a essayé en vain de pénétrer dans le bâtiment avant de perdre la vie lorsque sa charge a explosé devant la porte.
La gouverneure de Brasilia, Celina Leao, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’individu s’était approché du Tribunal suprême fédéral mais n’avait pas réussi à entrer avant que l’explosion ne se produise. D’après les premières informations, il s’agirait d’un acte suicidaire. Aucun autre blessé n’est à déplorer.
La police fédérale ouvre une enquête
Suite à cet incident, la police fédérale a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce qui est qualifié “d’attaques”, sans donner plus de précisions à ce stade. Le corps de l’assaillant a été retrouvé devant la haute juridiction après que deux explosions aient retenti.
Un porte-parole de la police a confirmé la présence d’un cadavre devant le Tribunal suprême fédéral, ce qui a été corroboré par des photos prises sur place par l’AFP. Peu avant, la Cour avait indiqué dans un communiqué avoir entendu deux fortes détonations à la fin de la séance, entraînant l’évacuation des juges et du personnel par mesure de sécurité.
La place des Trois-Pouvoirs bouclée
La Cour suprême est située sur la place des Trois-Pouvoirs, véritable cœur de la démocratie brésilienne où elle fait face au palais présidentiel et au Parlement. Suite aux explosions, un important dispositif de sécurité a été déployé et toute la zone a été bouclée.
Le palais présidentiel est actuellement fermé et personne ne peut y accéder, comme l’a constaté un photographe de l’AFP sur place. Une fonctionnaire du Tribunal des comptes de l’Union, Laiana Costa, a raconté aux médias locaux avoir vu passer l’homme avant d’entendre un bruit et d’apercevoir du feu et de la fumée.
Le président Lula absent lors de l’incident
Selon un porte-parole de la présidence, le chef de l’État de gauche Luiz Inacio Lula da Silva ne se trouvait pas au palais au moment des faits. Cette tentative d’attaque intervient moins de huit mois après l’assaut du 8 janvier 2023 contre les institutions, une semaine après le retour au pouvoir de Lula.
Ce jour-là, des milliers de partisans de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, battu de justesse par Lula à la présidentielle d’octobre 2022, avaient envahi et saccagé les sièges des trois pouvoirs sur la place éponyme. Les forces de l’ordre avaient fini par reprendre le contrôle de la situation.
Lula s’apprête à accueillir des sommets internationaux
Cet incident survient à la veille d’événements diplomatiques de premier plan. Le président Lula doit en effet accueillir lundi et mardi à Rio de Janeiro un sommet du G20 réunissant la plupart des dirigeants des grandes économies mondiales.
Par ailleurs, il recevra mercredi à Brasilia le président chinois Xi Jinping pour une visite d’État. Des rendez-vous cruciaux qui mettent une nouvelle fois en lumière les défis sécuritaires auxquels est confronté le Brésil après les attaques du début d’année contre la démocratie.
Si l’homme impliqué dans la tentative de mercredi soir a agi seul, comme le laissent penser les premiers éléments, cet acte désespéré n’en ravive pas moins le traumatisme du 8 janvier. Les autorités vont devoir redoubler de vigilance pour assurer la sécurité des hauts lieux du pouvoir et des dirigeants étrangers attendus dans les prochains jours au Brésil.