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Tentative d’assassinat contre Trump : le renforcement de la sécurité

L'attaque contre Trump force le Secret Service à muscler sa sécurité. Drones de surveillance, snipers, protocoles renforcés : plongée dans les coulisses de la protection de l'ancien président suite à la tentative d'assassinat qui l'a visé. Une course à l'armement high-tech pour éviter le pire...

Le 13 juillet dernier, lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie, l’ancien président Donald Trump a échappé de peu à une tentative d’assassinat. Touché légèrement à l’oreille par les tirs d’un homme armé posté sur un toit à proximité, il s’en est sorti indemne grâce à l’intervention rapide d’un sniper du Secret Service. Mais cet événement qui aurait pu tourner au drame a mis en lumière des failles dans le dispositif de sécurité censé protéger l’une des personnalités politiques les plus exposées au monde. Le Secret Service, pointé du doigt, a annoncé un renforcement drastique de ses mesures, avec notamment un recours accru aux drones de surveillance.

Une attaque qui aurait pu virer à la tragédie

Ce soir là, à Butler en Pennsylvanie, Donald Trump tenait un énième meeting dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle de 2024. Tout se déroulait comme prévu jusqu’à ce que des coups de feu retentissent soudainement. Le tireur, Thomas Matthew Crooks, avait réussi à se poster sur le toit d’un bâtiment proche de la scène, armé d’un fusil. Ses tirs ont atteint Trump, le blessant légèrement à l’oreille. Mais le pire a été évité grâce à la réactivité d’un sniper du Secret Service, positionné derrière la scène, qui a abattu Crooks.

Si l’ancien président s’en est sorti avec une simple blessure, cet incident a cependant fait deux autres victimes : un homme tué et deux personnes grièvement blessées par les tirs de Crooks. Une tragédie qui, selon le nouveau directeur par intérim du Secret Service Ronald Rowe, aurait pu être évitée avec une meilleure surveillance du site.

Nous n’avions pas de drone sur site lors du meeting de campagne de l’ancien président le 13 juillet à Butler en Pennsylvanie.

– Ronald Rowe, directeur par intérim du Secret Service

Le Secret Service sur la sellette

Cette tentative d’assassinat contre l’une des personnalités les plus protégées au monde a soulevé de nombreuses questions sur l’efficacité du dispositif de sécurité déployé par le Secret Service. L’agence gouvernementale, chargée notamment de la protection du président et des anciens présidents, a reconnu des défaillances.

Ronald Rowe, nommé directeur par intérim après le départ de sa patronne dans la foulée de l’attaque, a admis que la couverture aérienne du site était insuffisante et que des drones auraient dû être utilisés pour mieux surveiller les toits alentours. Une reconnaissance lucide alors que le FBI a révélé que le tireur avait lui-même fait voler un drone pendant 11 minutes au-dessus du site du meeting, deux heures avant son passage à l’acte.

Des mesures drastiques pour renforcer la sécurité

Face à ces failles, le Secret Service a annoncé un renforcement drastique de son dispositif de protection, en particulier lors des meetings de campagne. Des drones de surveillance seront désormais systématiquement déployés en amont et pendant les événements pour quadriller le site et les environs.

La présence de snipers, jusque là ponctuelle, va également être généralisée et étoffée. Lors du meeting de Butler, c’était la première fois qu’un tireur d’élite du Secret Service était positionné sur un bâtiment derrière la scène, en plus des snipers des services fédéraux et locaux. Un dispositif exceptionnel qui va devenir la norme.

Avec le recul, c’était très opportun.

– Ronald Rowe, à propos de la présence du sniper qui a abattu le tireur

Ronald Rowe a également prévenu que les agents ayant failli à leur mission devront rendre des comptes si les enquêtes en cours révèlent que les protocoles de sécurité n’ont pas été respectés. Une menace qui montre la détermination de la nouvelle direction à resserrer les rangs et à ne plus tolérer le moindre écart.

Une course à l’armement technologique

Ce recours massif aux drones de surveillance et aux technologies de pointe est symptomatique d’une course à l’armement dans laquelle s’est lancée le Secret Service pour tenter de garder une longueur d’avance sur des menaces de plus en plus sophistiquées. Une évolution jugée indispensable mais qui pose aussi question.

Certains spécialistes craignent en effet qu’un usage excessif de ces technologies invasives ne porte atteinte aux libertés individuelles des citoyens venus assister aux meetings. D’autres s’inquiètent des dérives potentielles liées à la collecte massive de données personnelles. Des risques que le Secret Service assure prendre en compte, sans pour autant renoncer à muscler son arsenal.

Cette tentative d’assassinat contre Donald Trump aura donc eu le mérite de mettre en lumière les failles d’un système de protection hyper-sécurisé, mais pas infaillible. Un électrochoc pour le Secret Service qui promet de tirer les leçons de ce raté pour adapter son dispositif à des menaces protéiformes. Avec, en ligne de mire, un objectif prioritaire : la sécurité de ceux qu’ils protègent, quitte à grignoter un peu de nos libertés. Un dilemme cornélien auquel sont confrontées toutes les démocraties à l’heure des drones tueurs et de la surveillance globale…

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