Lundi matin, les abords de la Chancellerie du Premier ministre belge à Bruxelles ont été le théâtre d’un incident inquiétant. Un individu armé d’un couteau a en effet tenté de s’en prendre aux militaires en faction devant le bâtiment officiel. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer, le suspect ayant rapidement été maîtrisé par les gardes après avoir accepté de lâcher son arme. Mais l’évènement a provoqué une vive émotion, le chef du gouvernement Alexander De Croo se disant lui-même « très choqué ».
Un récidiviste aux motivations troubles
Le parquet de Bruxelles, en charge de l’enquête, a livré de premiers éléments sur le profil du suspect, un homme de 29 ans visiblement déséquilibré. Ce dernier aurait tenu des propos incohérents au moment de passer à l’acte, sans que ses motivations exactes ne soient encore claires à ce stade. Mais il ne s’agirait pas d’un inconnu de la justice.
En avril dernier, le même individu avait déjà tenté d’agresser au couteau un agent de sécurité de l’ambassade des États-Unis, située non loin de la Chancellerie. À l’époque, il était apparu sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue. Une enquête judiciaire avait été ouverte et le suspect avait fait l’objet d’une admission forcée en hôpital psychiatrique.
Une enquête pour « tentative de meurtre »
Malgré ces antécédents, la nouvelle agression de lundi est prise très au sérieux par les autorités. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « tentative de meurtre » et « détention prohibée d’armes ». Une expertise psychiatrique du suspect a également été ordonnée afin de faire toute la lumière sur son état mental et ses motivations.
Même si ses motivations ne sont pas encore claires, une enquête a été confiée à un juge d’instruction pour « tentative de meurtre » et « détention prohibée d’armes »
Un porte-parole du parquet de Bruxelles
La sécurité des bâtiments officiels en question
Cet incident remet en lumière la question de la sécurité des institutions et personnalités politiques. Malgré la présence permanente de militaires armés, un individu isolé et visiblement perturbé a réussi à s’approcher dangereusement de l’entrée de la Chancellerie, siège du gouvernement fédéral belge.
D’après une source proche du dossier, les systèmes de surveillance et le dispositif de protection pourraient être réévalués suite à cette tentative d’agression, afin d’empêcher qu’un tel scénario ne se reproduise à l’avenir. La vulnérabilité potentielle mise en évidence lundi matin pourrait pousser à un renforcement de la sécurité autour de ce site sensible.
Alexander De Croo « très choqué »
Si le pire a été évité grâce à l’intervention rapide des militaires, l’incident n’en reste pas moins traumatisant. Le Premier ministre Alexander De Croo, qui se trouvait dans le bâtiment au moment des faits, s’est dit « très choqué » par cette agression.
À travers un communiqué, le dirigeant belge a tenu à exprimer son soutien et sa gratitude envers les forces de sécurité « qui ont réagi de manière très professionnelle ». Il a également eu une pensée pour « toutes les personnes qui ont été témoins de cette scène choquante » aux abords de la Chancellerie.
Soulagement et incompréhension
Du côté du personnel de la Chancellerie et des riverains du quartier, c’est un mélange de soulagement et d’incompréhension qui dominait après l’agression déjouée. « On a eu très peur, on a d’abord cru à un attentat », témoignait une employée encore tremblante. « Heureusement que les militaires étaient là et ont réagi aussi vite, qui sait ce qui aurait pu arriver sinon avec ce fou. »
Un sentiment partagé par de nombreux passants et commerçants du quartier, sous le choc. « Ça fait froid dans le dos », confiait un restaurateur dont l’établissement jouxte la Chancellerie. « D’autant qu’apparemment c’est un récidiviste, il s’en était déjà pris à l’ambassade américaine il n’y a pas si longtemps. On se demande ce qu’il faisait encore en liberté ! »
Des questions qui ne manqueront pas d’être posées alors que l’enquête sur cette tentative d’agression se poursuit. Avec en toile de fond, l’interrogation sur le suivi des personnes souffrant de troubles psychiatriques et sur les moyens mis en œuvre pour protéger les lieux de pouvoir. Cette attaque déjouée apparaît en effet comme un rappel brutal de la menace permanente qui pèse sur les institutions, même au cœur de la capitale européenne.