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Tensions Interconfessionnelles Meurtrières Au Pakistan

Au Pakistan, les violences confessionnelles entre chiites et sunnites ont de nouveau frappé, faisant 38 morts dont des femmes et des enfants. Une situation qui perdure depuis des mois dans le nord-ouest du pays, sans que les autorités ne parviennent à endiguer le phénomène...

Le cycle de la violence interconfessionnelle ne semble pas prêt de s’arrêter dans le nord-ouest du Pakistan. Jeudi dernier, au moins 38 personnes, dont des femmes et des enfants, ont perdu la vie dans de nouvelles attaques ciblées entre communautés chiites et sunnites. Un bilan lourd qui s’ajoute à une liste déjà longue de victimes ces derniers mois dans cette région instable du pays.

Convois chiites pris pour cible

Selon Javed Ullah Mehsud, un responsable local, deux convois transportant des civils chiites ont été attaqués dans le district de Kourram, dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan. Une dizaine d’assaillants auraient ouvert le feu depuis les deux côtés de la route, faisant de nombreuses victimes.

Malgré la présence d’escortes policières, censées protéger les déplacements des communautés dans les zones à risque, les tirs nourris ont duré environ cinq minutes selon des témoins. “J’ai récité mes dernières prières parce que je pensais que mon heure était arrivée”, raconte Ajmeer Hussain, un rescapé de 28 ans blessé à l’estomac et à la jambe. Les deux passagers à ses côtés n’ont pas eu cette chance.

Une région en proie aux violences depuis des mois

De juillet à octobre, ce sont au moins 79 personnes qui ont perdu la vie dans des affrontements entre tribus chiites et sunnites dans cette région montagneuse de Kourram, d’après le décompte de la Commission pakistanaise des droits humains (HRCP). Un cycle répétitif de violences entrecoupé de brèves trêves, où s’affrontent à l’arme lourde des groupes rivaux se disputant notamment des terres.

La fréquence alarmante de ces affrontements met en évidence l’incapacité de l’État à contrôler la circulation d’armes dans la région.

HRCP

En octobre dernier, une attaque similaire contre un convoi sunnite sous protection paramilitaire avait déjà fait 16 morts, dont des femmes et des enfants. Les tensions persistantes entre communautés, attisées par des conflits fonciers, prennent systématiquement une dimension confessionnelle dans ce district où les codes tribaux prévalent souvent sur l’autorité de l’État.

L’armée également ciblée, les autorités dépassées

Le nord-ouest montagneux du Pakistan est également le théâtre d’attaques visant directement les forces de sécurité. Cette semaine, au moins 20 soldats ont été tués dans plusieurs offensives, tandis que 7 policiers ont été enlevés pendant une journée entière. Une situation sécuritaire explosive qui semble échapper au contrôle des autorités.

Pour la HRCP, principale ONG de défense des droits humains du pays, la population de Kourram est soumise à “un traumatisme et une violence prolongés” depuis plus d’un an maintenant. Elle exhorte le gouvernement à se pencher d’urgence sur cette crise humanitaire et à empêcher que ces affrontements ne deviennent une normalité.

La minorité chiite, cible récurrente au Pakistan

Dans ce pays majoritairement sunnite, la communauté chiite, qui représente environ 20% de la population, se dit depuis longtemps victime de discriminations et de violences. Des attentats visant spécifiquement des rassemblements chiites ont fait des centaines de morts ces dernières années à travers le Pakistan.

Face à cette nouvelle attaque meurtrière, le Premier ministre Shehbaz Sharif a condamné “un acte relevant de la pure brutalité” contre des “citoyens innocents”. Mais au-delà des mots, beaucoup attendent des actes forts du gouvernement pour enrayer cette spirale de violences confessionnelles qui endeuille régulièrement le pays et déchire le tissu social de certaines régions.

Les habitants de Kourram, eux, continuent de vivre dans la peur au quotidien. Pris en étau entre tensions tribales et conflits religieux, nombre d’entre eux limitent leurs déplacements au strict minimum. En espérant que leur convoi ne croise pas la route de terroristes le jour où ils seront contraints de voyager. Un espoir de plus en plus mince au fil des attaques.

Dans ce pays majoritairement sunnite, la communauté chiite, qui représente environ 20% de la population, se dit depuis longtemps victime de discriminations et de violences. Des attentats visant spécifiquement des rassemblements chiites ont fait des centaines de morts ces dernières années à travers le Pakistan.

Face à cette nouvelle attaque meurtrière, le Premier ministre Shehbaz Sharif a condamné “un acte relevant de la pure brutalité” contre des “citoyens innocents”. Mais au-delà des mots, beaucoup attendent des actes forts du gouvernement pour enrayer cette spirale de violences confessionnelles qui endeuille régulièrement le pays et déchire le tissu social de certaines régions.

Les habitants de Kourram, eux, continuent de vivre dans la peur au quotidien. Pris en étau entre tensions tribales et conflits religieux, nombre d’entre eux limitent leurs déplacements au strict minimum. En espérant que leur convoi ne croise pas la route de terroristes le jour où ils seront contraints de voyager. Un espoir de plus en plus mince au fil des attaques.

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