Le feu couve entre le ministre des Sports Gil Avérous et l’Association nationale des supporters. Alors que cette dernière affirme lui avoir envoyé un courrier lundi dernier dénonçant ses méthodes, le ministre a déclaré ce mercredi matin sur CNews ne pas l’avoir reçu, semant la confusion. Une communication en berne qui fait craindre le pire pour l’avenir du dialogue.
Une réponse qui sème le trouble
Invité sur le plateau de CNews, Gil Avérous a affirmé au sujet du fameux courrier : “Alors, déjà, j’aurais bien aimé recevoir le courrier dont vous me parlez. Cela fait trois jours que j’en entends parler. Je ne l’ai pas reçu, je ne sais pas à quelle adresse ils l’ont envoyé.” Une déclaration étonnante, alors même que le courriel est bien parti lundi à 18h23 en direction du secrétariat du ministère, du cabinet du ministre et de ses conseillers.
Contacté mardi soir, le secrétariat des Sports assurait pourtant que “le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative mise sur le dialogue et échangera personnellement avec l’ANS mais ses équipes ont déjà été en contact avec l’association depuis plusieurs semaines”, ajoutant que “l’idée est surtout de nouer une relation de travail, avec franchise, et avec respect.” Difficile dans ces conditions de comprendre la réponse du ministre ce mercredi matin.
Une réunion cruciale le 12 décembre
La prochaine séance plénière de l’Instance nationale du supportérisme est programmée dans la matinée du 12 décembre. L’ordre du jour s’annonce chargé et les débats animés. “Il n’y a pas de différence entre messages positif et négatif”, a encore martelé Gil Avérous au sujet des tifos, principal point de discorde. Une position ferme qui risque de compliquer les discussions.
Un dialogue de sourds
Pour les supporters, la réponse du ministre ne passe pas. “Si le gars est pas capable de faire la différence entre un message positif et un message négatif sur un tifo on part de loin en effet, tu m’étonnes qu’il y ait un dialogue de sourds…”, déplore un membre de l’association. La communication semble bel et bien rompue entre les deux parties, malgré les appels au calme répétés du secrétariat des Sports.
Un avenir incertain
Difficile dans ces conditions d’être optimiste pour la suite. Si le ministre campe sur ses positions et refuse le dialogue, les supporters pourraient être tentés de durcir le ton. Avec le risque d’une escalade de tensions préjudiciable à tous. Il est urgent que les deux parties se parlent vraiment, dans un esprit constructif, pour éviter le pire. L’avenir du supportérisme en France en dépend.