La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a adressé lundi un message de félicitations teinté d’appels au dialogue à Donald Trump, fraîchement réinvesti à la Maison Blanche. Mais les effets du changement de locataire se font déjà sentir à la frontière américano-mexicaine, laissant présager de vives tensions à venir entre les deux pays.
Sheinbaum appelle Trump au « dialogue » et au « respect »
Dans un bref message sur le réseau social X (ex-Twitter), la cheffe de l’État mexicain a souhaité que la relation entre le Mexique et les États-Unis soit basée sur le « dialogue, le respect et la coopération ». Un vœu pieux au vu du durcissement attendu de la politique migratoire américaine.
Dès son discours d’investiture en effet, le président républicain a annoncé son intention de décréter l’état d’urgence à la frontière sud et d’y déployer l’armée. Pendant sa campagne, Donald Trump n’a cessé de tenir une rhétorique hostile envers les migrants, affirmant sans preuves qu’ils « empoisonnent le sang » de l’Amérique et sont responsables d’une hausse de la criminalité.
Des effets déjà concrets à la frontière
Preuve que le revirement de Washington n’est pas que verbal, l’application mobile CBP One, qui permettait aux migrants de prendre rendez-vous pour déposer une demande d’asile avant d’entrer aux États-Unis, a cessé de fonctionner dès lundi. « Les rendez-vous existants ont été annulés », a indiqué le service américain des douanes et de la protection des frontières.
Le Mexique se prépare à une vague d’expulsions de ses ressortissants dans les prochaines semaines. « À nos compatriotes, nous disons : premièrement, vous n’êtes pas seuls et deuxièmement, nous devons rester calmes », a déclaré Claudia Sheinbaum. Son gouvernement a annoncé une aide de 100 dollars aux Mexicains expulsés pour leur permettre de rentrer dans leur région d’origine.
D’autres points de friction en vue
Au-delà de l’enjeu migratoire, d’autres sujets risquent de provoquer des étincelles entre les deux pays. Donald Trump a ainsi promis de signer un décret pour considérer les cartels de la drogue mexicains comme des organisations terroristes. Il compte également rebaptiser le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique ».
Face à ces menaces, la présidente mexicaine a souligné « l’importance de la main-d’œuvre mexicaine pour l’économie américaine, ce dont l’administration Trump a bien conscience ». Malgré les appels au dialogue, les relations s’annoncent pour le moins tumultueuses entre le nouveau locataire de la Maison Blanche et son voisin du Sud. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si la raison l’emporte sur la rhétorique.
