Les tensions entre la Chine et Taïwan atteignent de nouveaux sommets cette semaine, alors que Pékin impose de vastes restrictions aériennes au large de sa côte est. En réponse, les forces armées taïwanaises ont été placées en état d’alerte « élevée », soulignant la gravité de la situation.
La Chine instaure des zones de restriction aérienne
Selon une source proche du ministère de la Défense taïwanais, l’Armée populaire de libération (PLA) chinoise a établi pas moins de sept zones de restriction de l’espace aérien dans les régions à l’est des provinces de Zhejiang et de Fujian, situées face à Taïwan. Ces mesures, en vigueur de lundi à mercredi, témoignent de la volonté de Pékin d’affirmer sa présence dans la région.
Une présence militaire chinoise renforcée
En plus des restrictions aériennes, Taipei a également détecté des navires militaires et des garde-côtes chinois naviguant près du détroit de Taïwan et dans l’océan Pacifique. Cette démonstration de force vise clairement à intimider l’île, que la Chine considère comme une partie « inaliénable » de son territoire.
Taïwan se prépare au pire
Face à ces menaces, les autorités taïwanaises n’ont pas tardé à réagir. Le ministère de la Défense a annoncé l’engagement de « manœuvres de préparation au combat » et le placement des forces armées en état d’alerte « élevée ». Ces mesures tiennent compte « des menaces ennemies, des conditions météorologiques et du positionnement tactique », soulignant la détermination de Taïwan à défendre sa souveraineté.
Pékin défend sa « souveraineté nationale »
De son côté, la Chine justifie ses actions en affirmant vouloir « défendre fermement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale ». Pékin considère Taïwan comme une province rebelle depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, et n’exclut pas le recours à la force pour parvenir à une « réunification ».
La tournée du président taïwanais en toile de fond
Ces tensions surviennent quelques jours après la fin de la tournée du président taïwanais Lai Ching-te dans le Pacifique, qui a suscité l’ire de Pékin. Lors de ce déplacement, M. Lai s’est notamment entretenu par téléphone avec le président de la Chambre des représentants américains, Mike Johnson, un geste fermement condamné par la Chine.
Des « mouvements inhabituels » détectés
Depuis vendredi, dernier jour de la tournée de M. Lai, les garde-côtes taïwanais ont observé des « mouvements inhabituels » de la part de sept navires des garde-côtes chinois. Cette activité accrue soulève des inquiétudes quant à une éventuelle escalade des tensions dans la région.
Tout acte de provocation unilatéral et irrationnel pourrait gravement compromettre la paix et la stabilité dans la région Indo-Pacifique et n’est pas souhaité par la communauté internationale.
– Ministère taïwanais de la Défense
Des restrictions aériennes aux multiples objectifs
Selon des experts militaires, les restrictions aériennes imposées par la Chine pourraient servir deux objectifs principaux :
- Les essais de missiles
- La simulation de zones d’exclusion aérienne, représentant un état de blocage de l’espace aérien
Washington appelé à cesser d’envoyer de « mauvais signaux »
Pékin a exhorté les États-Unis à « cesser d’envoyer de mauvais signaux » aux « forces indépendantistes taïwanaises », mettant en garde contre toute tentative de « viser l’indépendance avec l’aide des États-Unis ». La Chine affirme qu’une telle démarche serait « forcément un échec ».
Alors que les tensions s’intensifient entre la Chine et Taïwan, la communauté internationale observe avec inquiétude l’évolution de la situation. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si une désescalade est possible ou si la région est au bord d’une crise majeure.