Au cœur de la Cisjordanie occupée, la ville de Jénine pleure ses morts. Trois Palestiniens, victimes des récents raids israéliens meurtriers, ont été portés en terre ce jeudi devant une foule d’une centaine de personnes en deuil. Une scène déchirante qui témoigne de l’intensification des violences dans le nord du territoire palestinien, occupé depuis 57 ans.
Une région sous haute tension
Selon une source proche du dossier, les affrontements en Cisjordanie ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier. Cette attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien a ravivé les tensions dans toute la région.
Un dernier hommage émouvant
Parmi la foule réunie pour rendre un dernier hommage aux victimes, certains brandissaient le drapeau vert du Hamas en scandant des slogans. Les trois Palestiniens tués étaient un ambulancier et deux combattants des brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste. Une perte douloureuse pour leurs proches et leur communauté.
“On est dans notre maison, et on est pris pour cible. Ils ne nous considèrent pas comme des êtres humains, malheureusement.”
Mohammad Jasser, père de Firas, l’ambulancier tué
Un lourd bilan humain
D’après l’armée israélienne, neuf Palestiniens au total ont été tués lors d’une opération “antiterroriste” menée ces deux derniers jours dans la région de Jénine. Le Croissant-Rouge palestinien a précisé que deux personnes avaient perdu la vie dans le camp de réfugiés de la ville mardi, et une autre à Kfar Dan le lendemain. Trois autres corps seraient encore détenus par les autorités israéliennes suite à un incident distinct à Qabatiyah.
Des dégâts matériels considérables
Au-delà des pertes humaines, les raids israéliens ont aussi causé d’importants dommages matériels. Dans le camp de réfugiés de Jénine, les routes sont endommagées et les façades des bâtiments noircies, les vitres brisées. Certains murs, gravement touchés, ont même été détruits par les bulldozers de l’armée venue, selon elle, chercher des engins explosifs.
“Les lignes d’eau, les infrastructures, tout a été complètement détruit, y compris les lignes électriques et les rues.”
Hamza Awis, un résident du camp
Un autre habitant, Amir Abou al-Rakez, a montré les dégâts dans sa maison, affirmant que l’armée avait “mis le feu” après avoir lancé une grenade.
Un conflit qui s’enlise
Depuis le début de la guerre à Gaza, le bilan ne cesse de s’alourdir. Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 777 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée par des soldats ou colons israéliens. De l’autre côté, les données officielles font état d’au moins 24 morts israéliens dans des attaques palestiniennes en Cisjordanie.
Face à cette escalade de violence, la communauté internationale s’inquiète d’un enlisement du conflit israélo-palestinien. Les appels au calme et au dialogue se multiplient, mais peinent à être entendus sur le terrain. À Jénine comme ailleurs en Cisjordanie occupée, la population civile reste la première victime de ce cycle infernal.