À l’approche du second tour des élections législatives, l’atmosphère est électrique dans les rangs des forces de l’ordre. Alors que le Rassemblement National est en position de force après sa percée historique du premier tour, policiers et gendarmes se préparent au pire. La crainte ? Que la perspective d’une victoire de l’extrême-droite n’attise les braises de la contestation, faisant basculer le pays dans un cycle de violences post-électorales.
Un contexte politique inédit
Jamais sous la Ve République, les forces de l’ordre n’avaient dû affronter une telle équation politique. D’un côté, une extrême-droite aux portes du pouvoir, prête à investir l’Assemblée en masse. De l’autre, une extrême-gauche remontée comme jamais, bien décidée à en découdre dans la rue pour faire barrage au “fascisme”. Entre les deux, un exécutif affaibli, potentiellement confronté à une cohabitation explosible.
“La perspective d’un exécutif bicéphale qui se disputerait les commandes de l’appareil régalien n’est pas pour rassurer” confie un haut-gradé.
Un cocktail détonant qui met les nerfs des policiers et gendarmes à rude épreuve. D’autant que les prochaines semaines s’annoncent intenses, avec en point d’orgue les Jeux Olympiques de Paris en juillet 2024. Sur fond de menace terroriste persistante, les JO représentent déjà en soi un défi sécuritaire colossal.
Le savoir-faire policier à l’épreuve
Face à ces périls multiformes, les forces de l’ordre vont devoir puiser dans leurs réserves, déjà mises à mal par des années de crise. Entre “Gilets Jaunes”, contestation de la réforme des retraites et émeutes urbaines, la police a déjà été durement éprouvée ces derniers temps.
- Surmobilisation chronique des effectifs
- Cycles horaires dégradés
- Manque de moyens criant
- Épuisement physique et moral
Autant de maux qui pèsent sur le moral des troupes à l’heure d’aborder cette séquence à haut risque. Mais dans les casernes et les commissariats, on veut encore croire que le professionnalisme et le savoir-faire des agents sauront faire la différence.
“Nous avons l’expérience de la gestion des crises. Nous ferons face, quoi qu’il arrive” martèle un syndicaliste policier.
Il faudra en effet toute l’expertise des forces de l’ordre pour contenir les débordements qui s’annoncent. Car si le pire n’est jamais sûr, le risque zéro n’existe pas non plus en la matière. D’où l’inquiétude sourde qui pointe chez les “gardiens de la paix”, conscients d’être potentiellement à l’aube de l’une des plus grandes crises de leur histoire.
À quelques jours du second tour, tous les regards sont désormais braqués vers les urnes. Avec une question sur toutes les lèvres : jusqu’où ira la poussée des extrêmes ? Et quelles en seront les conséquences dans la rue ? Les forces de l’ordre, elles, sont déjà sur le pont. Prêtes à écrire, dans la douleur, une nouvelle page de leur grand livre.