Les relations entre la Russie et le Royaume-Uni connaissent un nouveau pic de tensions sur fond de conflit en Ukraine. Moscou a annoncé mardi l’expulsion d’un diplomate britannique accusé d’espionnage, ainsi que des sanctions à l’encontre d’une dizaine de ministres du gouvernement de Keir Starmer.
Selon les services secrets russes (FSB), le diplomate présenté comme étant « le deuxième secrétaire du département politique de l’ambassade britannique » menait des activités d’espionnage en Russie. Londres a vivement rejeté ces accusations, les qualifiant de « malveillantes et infondées ».
Escalade des tensions et sanctions
Cette expulsion survient alors que les tensions entre la Russie et les Occidentaux s’intensifient autour de l’Ukraine, Londres et Washington ayant récemment autorisé Kiev à frapper le territoire russe avec des missiles de longue portée. En réponse, la Russie a tiré un missile balistique à portée intermédiaire – sans charge nucléaire – sur l’Ukraine et menacé de s’en prendre aux alliés de Kiev, dont le Royaume-Uni fait partie des plus importants.
Moscou a également annoncé interdire l’entrée sur son territoire à de nombreux ministres britanniques, dont la ministre des Finances Rachel Reeves et la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper, en représailles aux politiques « russophobes » de Londres. La diplomatie russe promet une réponse équivalente en cas d’aggravation de la situation par le Royaume-Uni.
Un combattant britannique arrêté en Russie
Parallèlement à ces tensions diplomatiques, un tribunal russe a confirmé mardi la détention provisoire de James Anderson, un ressortissant britannique de 22 ans accusé d’avoir combattu pour l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk. Arrêté après avoir franchi « illégalement » la frontière selon les autorités russes, il est considéré comme représentant un « danger ».
Le père du jeune homme s’est dit « choqué » en apprenant la nouvelle. Il espère que son fils « servira de monnaie d’échange » et ne sera pas torturé. Des rumeurs courent en effet sur un nouvel échange potentiel de prisonniers entre Occidentaux et Russes, après celui du 1er août dernier qui avait permis la libération de 16 opposants et journalistes contre huit agents russes présumés.
Des relations déjà exécrables avant le conflit
Il faut rappeler que les relations entre Moscou et Londres étaient déjà au plus bas avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, marquées notamment par les empoisonnements des transfuges russes Alexandre Litvinenko en 2006 et Sergueï Skripal en 2018 au Royaume-Uni, imputés aux services russes par les Britanniques.
Cette nouvelle escalade des tensions laisse peu d’espoir d’une amélioration à court terme des rapports entre les deux pays. Le sort de James Anderson et la perspective de nouveaux échanges de prisonniers seront suivis avec attention, tout comme l’évolution du conflit ukrainien qui semble parti pour durer.
En attendant, la Russie se montre intraitable face à ce qu’elle considère comme de l’espionnage et de l’ingérence de la part des Occidentaux sur son territoire. De son côté, le Royaume-Uni, en première ligne dans le soutien à l’Ukraine, ne semble pas prêt à infléchir sa position malgré les mesures de rétorsion russes.
La situation est extrêmement tendue et les canaux de dialogue quasi inexistants entre Moscou et Londres. Il est difficile d’imaginer une désescalade dans un avenir proche, d’autant que le conflit ukrainien continue de nourrir les hostilités.
Un diplomate européen
Une chose est sûre, ces développements témoignent de l’extrême dégradation des relations entre la Russie et les pays occidentaux, avec en toile de fond une guerre qui s’enlise en Ukraine. Les tensions diplomatiques, les accusations mutuelles et les mesures de rétorsion sont devenues la norme dans un contexte international de plus en plus imprévisible et dangereux.
Il reste à voir si des initiatives diplomatiques pourront être lancées pour tenter de renouer le dialogue et apaiser les tensions. Mais à ce stade, Moscou et Londres semblent campés sur leurs positions, laissant peu de place à la désescalade. L’avenir des relations russo-britanniques s’annonce bien sombre, à l’image d’un ordre mondial de plus en plus fragilisé par les crises et les conflits.