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Tensions croissantes : Trump menace de reprendre le canal de Panama

Lors de son discours d'investiture, Donald Trump a déclaré vouloir reprendre le contrôle du canal de Panama, ravivant les tensions avec le pays d'Amérique centrale. Le président panaméen a fermement réaffirmé la souveraineté de son pays sur cette voie stratégique. Vers un regain des visées expansionnistes américaines ?

Dans une déclaration choc lors de son discours d’investiture, le 47e président des États-Unis Donald Trump a déclaré vouloir « reprendre » le contrôle du canal de Panama, affirmant que les navires américains y sont « gravement surtaxés » et « ne sont pas traités équitablement ». Des propos qui ravivaient les tensions avec le pays d’Amérique centrale, 25 ans après le transfert de souveraineté sur cette voie stratégique.

Construit par les États-Unis au début du 20e siècle, le canal de Panama relie les océans Atlantique et Pacifique à travers l’isthme de Panama. Longtemps sous contrôle américain, il a été rétrocédé au Panama le 31 décembre 1999, en application des traités Torrijos-Carter signés en 1977. Mais cette rétrocession reste en travers de la gorge de certains Américains, Donald Trump en tête.

Trump dénonce un « cadeau insensé »

« L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés. Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait », a déclaré le bouillonnant président lors de son discours inaugural. Selon lui, le Panama exploite le canal au détriment des intérêts américains et « surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama ». Une allusion à la présence grandissante de Pékin en Amérique latine.

Et de conclure, menaçant : « Et nous allons le reprendre ». Des propos qui font écho à ceux tenus quelques semaines avant sa prise de fonctions, lorsqu’il avait qualifié de « très injuste » le traité Torrijos-Carter. Sans préciser la façon dont il comptait procéder pour reprendre le contrôle de l’ouvrage, le locataire de la Maison Blanche a semblé prêt à utiliser tous les moyens, y compris la force si nécessaire.

Une « violation » de la souveraineté panaméenne

Une perspective inacceptable pour le président panaméen, qui a immédiatement réagi en réaffirmant la souveraineté de son pays sur le canal. « Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama. Cette souveraineté est non négociable », a-t-il martelé lors d’une allocution solennelle. Et de prévenir Washington : « Nous exercerons le droit qui nous protège, la base juridique du traité, la dignité qui nous distingue et la force que nous donne le droit international ».

Selon l’administration panaméenne, le canal « restera sous contrôle panaméen dans le respect de sa neutralité permanente » et sans « la présence d’aucune nation dans le monde pour interférer ». Une position soutenue par le secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), pour qui toute remise en cause unilatérale des traités constituerait une « violation de la souveraineté » du Panama et du « droit international ».

Un expansionnisme anachronique ?

Ces déclarations fracassantes de Trump, qui s’ajoutent à des visées affichées sur le Groenland ou le nord du Canada, ressuscitent un expansionnisme que beaucoup croyaient révolu. Signe d’un retour de la « politique impériale » américaine pour certains experts, qui y voient une tentative de contrer l’influence grandissante de la Chine.

Ce grand retour des rapports de force dans les relations internationales souligne une volonté d’endiguer la Chine, quitte à tordre le bras de ses alliés.

Un diplomate européen

Mais pour l’heure, cette posture trumpienne ultra-offensive semble surtout cabrer les partenaires traditionnels des États-Unis. À commencer par le Panama, qui entend bien défendre sa souveraineté durement acquise sur ce joyau stratégique. Un nouveau front diplomatique s’ouvre pour la Maison Blanche, dont la crédibilité sur la scène internationale sera encore une fois mise à l’épreuve.

« L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés. Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait », a déclaré le bouillonnant président lors de son discours inaugural. Selon lui, le Panama exploite le canal au détriment des intérêts américains et « surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama ». Une allusion à la présence grandissante de Pékin en Amérique latine.

Et de conclure, menaçant : « Et nous allons le reprendre ». Des propos qui font écho à ceux tenus quelques semaines avant sa prise de fonctions, lorsqu’il avait qualifié de « très injuste » le traité Torrijos-Carter. Sans préciser la façon dont il comptait procéder pour reprendre le contrôle de l’ouvrage, le locataire de la Maison Blanche a semblé prêt à utiliser tous les moyens, y compris la force si nécessaire.

Une « violation » de la souveraineté panaméenne

Une perspective inacceptable pour le président panaméen, qui a immédiatement réagi en réaffirmant la souveraineté de son pays sur le canal. « Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama. Cette souveraineté est non négociable », a-t-il martelé lors d’une allocution solennelle. Et de prévenir Washington : « Nous exercerons le droit qui nous protège, la base juridique du traité, la dignité qui nous distingue et la force que nous donne le droit international ».

Selon l’administration panaméenne, le canal « restera sous contrôle panaméen dans le respect de sa neutralité permanente » et sans « la présence d’aucune nation dans le monde pour interférer ». Une position soutenue par le secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI), pour qui toute remise en cause unilatérale des traités constituerait une « violation de la souveraineté » du Panama et du « droit international ».

Un expansionnisme anachronique ?

Ces déclarations fracassantes de Trump, qui s’ajoutent à des visées affichées sur le Groenland ou le nord du Canada, ressuscitent un expansionnisme que beaucoup croyaient révolu. Signe d’un retour de la « politique impériale » américaine pour certains experts, qui y voient une tentative de contrer l’influence grandissante de la Chine.

Ce grand retour des rapports de force dans les relations internationales souligne une volonté d’endiguer la Chine, quitte à tordre le bras de ses alliés.

Un diplomate européen

Mais pour l’heure, cette posture trumpienne ultra-offensive semble surtout cabrer les partenaires traditionnels des États-Unis. À commencer par le Panama, qui entend bien défendre sa souveraineté durement acquise sur ce joyau stratégique. Un nouveau front diplomatique s’ouvre pour la Maison Blanche, dont la crédibilité sur la scène internationale sera encore une fois mise à l’épreuve.

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