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Tensions autour de Taïwan : la Chine muscle sa présence

La Chine muscle sa présence autour de Taïwan avec d'importantes incursions aériennes et maritimes. Le porte-avions Shandong a été repéré dans la zone, faisant craindre une escalade. Quelles sont les implications pour la stabilité régionale ? Analyse de la situation dans notre article.

Les tensions montent d’un cran dans le détroit de Taïwan. Ce mercredi 10 juillet, les autorités taïwanaises ont détecté pas moins de 37 avions militaires chinois autour de l’île, dont des avions de chasse, des bombardiers et des drones. Une démonstration de force qui intervient alors que les relations entre Pékin et Taïpei n’ont cessé de se dégrader ces derniers mois.

La Chine muscle sa présence autour de Taïwan

Selon le ministère de la Défense taïwanais, les appareils chinois se dirigeaient vers le « Pacifique occidental » pour rejoindre le porte-avions Shandong dans le cadre d’exercices militaires. Une manœuvre inhabituelle, le navire n’empruntant pas sa route habituelle via le canal de Bashi au sud de Taïwan, mais passant plus au sud encore par le canal de Balintang au large des Philippines.

Sur les 37 avions repérés, 36 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, qui sert officieusement de frontière entre l’île et le continent. Une violation claire de l’espace aérien taïwanais qui témoigne de la pression croissante exercée par Pékin.

Pékin ne renonce pas à l’usage de la force

Car la Chine considère Taïwan comme une province rebelle, destinée à réintégrer son giron. Et elle n’a jamais renoncé à recourir à la force pour parvenir à ses fins, comme l’a rappelé le président Xi Jinping.

Pékin a intensifié la pression sur Taïpei ces dernières années et a organisé des exercices militaires autour de l’île en mai, après l’investiture de Lai Ching-te, que Pékin considère comme un « dangereux séparatiste ».

Face à la menace, Taïwan n’est pas resté inactif. Les forces armées de l’île affirment avoir déployé avions, navires et systèmes de missiles côtiers pour surveiller l’activité chinoise. Et le nouveau président Lai Ching-te a souligné le « solide partenariat » entre Taïpei et Washington face « aux provocations répétées de la Chine ».

Quel rôle pour les États-Unis ?

Car les États-Unis sont un allié majeur de Taïwan. S’ils ne reconnaissent pas officiellement l’île, ils lui fournissent une assistance militaire conséquente. Un soutien qui ne fait qu’attiser les tensions avec la Chine.

Début juillet, Pékin a ainsi fustigé un nouveau projet de loi américain qui renforcerait les liens avec Taïwan. Une ingérence « extrêmement dangereuse » selon le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Vers une escalade des tensions ?

Les dernières manœuvres chinoises font donc craindre une escalade dans la région. D’autant que Pékin multiplie les signaux d’agacement vis-à-vis de Taïpei et Washington.

  • En avril, la Chine avait ainsi simulé des « frappes de précision » près de Taïwan en réponse à la rencontre entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le speaker de la Chambre des représentants américaine Kevin McCarthy.
  • En août dernier, des exercices militaires d’ampleur avaient également été organisés après la visite à Taïpei de Nancy Pelosi, alors cheffe des députés américains.

Si une confrontation directe semble peu probable à court terme, la montée des tensions fait peser un risque sur la stabilité et la sécurité de toute la région Asie-Pacifique. Les prochains mois seront donc décisifs pour évaluer l’évolution de ce dossier brûlant, qui concentre tous les ingrédients d’une crise majeure.

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