L’unité de la gauche semble plus fragile que jamais. Après le refus des socialistes de voter la dernière motion de censure, les tensions montent au sein du Nouveau Front Populaire (NFS). Éric Coquerel, député LFI et figure de proue du mouvement, a mis en garde ses alliés du PS. Selon lui, leur défection constitue « une entorse au programme » et ébranle la confiance. Des propos qui sonnent comme un ultimatum.
Le NFS survivra-t-il sans le Parti Socialiste ?
La question est sur toutes les lèvres dans les rangs de la gauche. Pour Éric Coquerel, le constat est clair : les socialistes « se sont fait berner par les suites du macronisme » en refusant de soutenir la motion de censure. Un acte qui les place en marge du NFS, laissant les insoumis comme seule « gauche fidèle à ses engagements et ses électeurs ».
Mais tout espoir n’est pas perdu. Le député de Seine-Saint-Denis tend la main au PS, leur offrant une chance de se rattraper lors du prochain vote crucial sur le budget, fin février. L’enjeu est de taille : réunir une quinzaine de voix socialistes pour faire passer la censure et « ne pas laisser Emmanuel Macron continuer sa politique pendant trois ans ».
Un ultimatum qui ne dit pas son nom
Si la main est tendue, elle n’en reste pas moins ferme. Éric Coquerel prévient : un nouveau refus aura « des conséquences ». Sans les nommer explicitement, le président de la commission des Finances agite le spectre de candidatures LFI face aux socialistes lors des prochaines échéances électorales. Une menace à peine voilée.
La confiance est ébranlée.
Éric Coquerel, député LFI
Car pour les insoumis, le mal est déjà fait. En ne votant pas la censure, le PS a commis « une entorse au programme qui unit » la coalition. Un coup dur pour la confiance mutuelle, socle de toute alliance politique durable.
L’avenir du NFS en question
Au-delà des prochaines échéances, c’est bien la pérennité du Nouveau Front Populaire qui est en jeu. Éric Coquerel se veut rassurant, affirmant qu’il « reste encore trois des quatre partis » fondateurs. Mais l’absence des socialistes pèserait lourd, tant en termes de poids électoral que de symbole.
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour l’unité de la gauche. Les insoumis vont devoir redoubler d’efforts et de persuasion pour ramener les socialistes dans le rang. Un défi de taille, alors que les plaies de la dernière présidentielle sont encore vives et les ambitions personnelles pas toujours compatibles avec l’intérêt collectif.
Une chose est sûre : le NFS joue son avenir sur ce vote. Soit il réussit son pari et ressort renforcé, prêt à mener l’opposition à Emmanuel Macron. Soit il échoue et risque l’implosion, laissant le champ libre à un PS en pleine reconquête et à une majorité présidentielle sans adversaire crédible.
Les prochains jours nous diront si la main tendue d’Éric Coquerel aura été saisie ou si la gauche est condamnée à poursuivre son histoire en ordre dispersé. Un moment de vérité pour le NFS et pour toutes les forces progressistes.