Le Moyen-Orient est une poudrière prête à exploser. Alors que les tensions régionales atteignent des niveaux critiques, l’Iran vient de lancer un avertissement sévère à l’encontre d’Israël. Téhéran promet une riposte “douloureuse” en cas d’attaque sur ses installations stratégiques. Une menace qui fait craindre le pire aux observateurs internationaux.
L’Iran prêt à en découdre avec Israël
Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution iranienne, n’y est pas allé par quatre chemins. Lors d’un discours musclé prononcé à Ispahan, il a mis en garde l’État hébreu : “Si vous faites une erreur et attaquez nos cibles, que ce soit dans la région ou en Iran, nous vous frapperons à nouveau douloureusement”. Des propos qui font suite aux tirs de missiles iraniens sur le territoire israélien le 1er octobre dernier.
Attention, nous connaissons vos faiblesses, vous le savez. Vous savez à quel point vous êtes vulnérable.
Général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution iranienne
Le haut gradé iranien a également fustigé la récente livraison par les États-Unis du système de défense antimissile Thaad à Israël, affirmant qu’il ne constituait pas un bouclier “fiable” contre une attaque iranienne. Une démonstration de force visant à dissuader toute velléité israélienne.
Une région sous haute tension
Ces déclarations incendiaires interviennent alors qu’Israël mène depuis plusieurs semaines une vaste offensive terrestre contre le Hezbollah, mouvement chiite libanais pro-iranien, dans le sud du Liban. Les frappes israéliennes ont visé de nombreux bastions du “Parti de Dieu”, faisant craindre une escalade régionale incontrôlable.
Selon des sources proches du dossier, l’aviation israélienne aurait également bombardé dans la nuit du mercredi à jeudi des dépôts d’armes iraniens en Syrie, un autre théâtre du conflit par procuration que se livrent les deux ennemis. Damas, allié de Téhéran, a fait état de deux blessés lors de ces raids sur la ville portuaire de Lattaquié, fief du régime de Bachar el-Assad.
Washington monte au créneau
Face à ce regain de tensions, les États-Unis ont décidé de passer à l’action. Le Pentagone a annoncé avoir frappé des installations des rebelles houthis au Yémen à l’aide de bombardiers furtifs B-2. Une première depuis le début de l’intervention américaine contre cette milice soutenue par l’Iran.
“L’emploi de bombardiers furtifs à long rayon d’action B-2 Spirit de l’armée de l’air américaine prouve la capacité de frappe” des États-Unis “à tout moment et en tout lieu”, s’est félicité le ministre américain de la Défense Lloyd Austin. Washington entend ainsi envoyer un message clair à Téhéran sur sa détermination à contrer ses visées hégémoniques dans la région.
La communauté internationale retient son souffle
Alors que le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi multiplie les consultations diplomatiques pour tenter de désamorcer la crise, la communauté internationale retient son souffle. L’ONU a appelé toutes les parties à la “retenue maximale” pour éviter un embrasement susceptible de déstabiliser durablement la région.
Mais les signaux ne sont guère encourageants. Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu que son pays “ne tolérera aucune menace” et qu’il était prêt à employer “tous les moyens nécessaires” pour garantir sa sécurité. Quant aux Houthis yéménites, ils ont promis que les frappes américaines “ne resteront pas sans réponse”.
Le Moyen-Orient est donc plus que jamais sur un fil, pris en étau entre les ambitions de puissance de l’Iran et la détermination d’Israël et de son allié américain à les contrecarrer. Dans ce face-à-face sous haute tension, la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et précipiter la région dans un nouveau cycle de violences. La prudence est plus que jamais de mise.