Les tensions montent d’un cran au Liban alors que, pour la troisième journée consécutive, les forces israéliennes ont pris pour cible des positions des Casques bleus de l’ONU déployés dans le sud du pays. Ces tirs, qualifiés d'”intentionnels” par Beyrouth, ont fait plusieurs blessés parmi les soldats de la paix, suscitant l’indignation de la communauté internationale. Face à cette escalade préoccupante, la France a décidé de convoquer l’ambassadeur israélien à Paris.
Des tirs ciblés contre les forces onusiennes
Vendredi, le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé de nouveaux tirs israéliens ayant visé une position des Casques bleus dans le sud du Liban, au lendemain d’incidents similaires qui avaient déjà fait deux blessés indonésiens. Selon l’agence officielle ANI, un char Merkava israélien a ciblé une tour de guet de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à Naqoura, blessant cette fois des soldats du contingent sri-lankais.
Ces attaques répétées surviennent dans un contexte de regain de tensions dans la région, marqué par l’intensification des frappes israéliennes contre le Hezbollah fin septembre et le lancement d’une opération terrestre de Tsahal au Liban le 30 septembre dernier. Déployée depuis 1978 pour faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et le Liban, la Finul se retrouve aujourd’hui en première ligne.
L’ONU condamne des tirs “intolérables”
Face à ces développements inquiétants, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fermement condamné les tirs israéliens visant les Casques bleus, les qualifiant d'”intolérables”. Il a appelé à ce que de tels incidents ne se reproduisent plus, soulignant le rôle crucial de la Finul pour préserver la stabilité dans la région.
Les tirs israéliens visant les Casques bleus sont “intolérables” et ne doivent pas être répétés.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
Israël promet une enquête, la France hausse le ton
De son côté, l’armée israélienne a déclaré avoir reçu un rapport faisant état de dommages à un avant-poste de la Finul et de deux blessés. Elle a indiqué qu’une enquête était en cours pour examiner les détails de l’incident.
Mais la réponse israélienne n’a pas suffi à apaiser les tensions diplomatiques. La France, pays contributeur de la Finul, a décidé de convoquer l’ambassadeur israélien à Paris, dénonçant dans les termes les plus fermes ces tirs “intentionnels et systématiques” contre la force onusienne. Paris a par ailleurs confirmé qu’aucun Français ne figurait parmi les Casques bleus blessés.
Craintes d’une nouvelle escalade
Cette série d’incidents fait craindre une nouvelle escalade dans une région déjà sous haute tension. Les tirs répétés contre la Finul, gardienne fragile de la paix, témoignent de la volatilité de la situation et des risques de dérapage. La communauté internationale, France en tête, se mobilise pour tenter de calmer le jeu et éviter une déflagration aux conséquences potentiellement désastreuses.
Dans ce contexte explosif, le soutien à la Finul et aux efforts diplomatiques pour restaurer le calme apparaît plus crucial que jamais. Une conférence internationale de soutien au Liban doit justement se tenir le 24 octobre prochain à Paris. L’enjeu : préserver à tout prix la stabilité précaire de la région et éviter un embrasement aux répercussions incalculables.