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Tensions à la frontière syro-libanaise : l’armée israélienne frappe le Hezbollah

Nouveau regain de tension à la frontière entre Israël, le Liban et la Syrie. L'armée israélienne accuse le Hezbollah de transférer des armes en violation du cessez-le-feu et frappe des cibles. Des tirs et des survols de drones alimentent une situation explosive...

Dans un communiqué publié samedi, l’armée israélienne a révélé avoir mené des frappes contre des sites à la frontière entre la Syrie et le Liban. Selon les autorités militaires, ces sites étaient utilisés par le Hezbollah libanais pour transférer illégalement des armes en provenance de Syrie. Cette opération intervient alors qu’un accord de cessez-le-feu était entré en vigueur mercredi dernier dans la région, après plusieurs mois d’hostilités croissantes.

D’après le communiqué de l’armée israélienne, des raids aériens ont visé « des sites d’infrastructure militaire près de points de passage entre la Syrie et le Liban utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes». Ces agissements du mouvement chiite libanais constitueraient une menace directe pour la sécurité d’Israël, justifiant ainsi l’intervention.

Confiscation d’armes dans une mosquée et tirs d’obus

Parallèlement à ces frappes, l’armée israélienne affirme avoir mené des opérations au Sud-Liban, où ses forces sont déployées. Selon un porte-parole militaire, des armes dissimulées par des « terroristes du Hezbollah » dans une mosquée de la région frontalière ont été localisées et saisies. Des suspects ont également été mis à l’écart lors de ces interventions.

De son côté, l’agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté une frappe de drone près de la ville de Majdal Zoun, dans le sud du pays. Des tirs d’obus ont aussi touché le village frontalier de Khiam, où des échanges de coups de feu ont retenti. La périphérie de Chaqra, une autre localité du sud, a essuyé des tirs d’artillerie intermittents selon l’ANI.

Un cessez-le-feu fragile malgré un accord

Ces incidents interviennent quelques jours seulement après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah mercredi. Cet accord, parrainé par les États-Unis et la France, devait mettre un terme à plus d’une année d’hostilités transfrontalières et à deux mois d’affrontements ouverts entre l’armée israélienne et le mouvement chiite libanais, soutenu par l’Iran.

Selon les termes de l’accord, l’armée israélienne doit se retirer du sud du Liban sous 60 jours. En contrepartie, le Hezbollah est censé se replier au nord du fleuve Litani, à environ 30km de la frontière, et démanteler ses infrastructures militaires dans la zone. Mais Israël a prévenu qu’il se réservait « une totale liberté d’action militaire » en cas de violation du cessez-le-feu par le Hezbollah, notamment des tentatives de réarmement.

Une situation explosive sur fond de transferts d’armes

Cette escalade soudaine ravive les inquiétudes quant à la stabilité précaire de cette région frontalière. Malgré l’accord conclu, la méfiance demeure entre Israël et le Hezbollah. Selon des sources proches du dossier, les autorités israéliennes craignent que le mouvement chiite ne profite du cessez-le-feu pour renforcer ses capacités militaires en acheminant des armes depuis la Syrie voisine.

Ces incidents risquent de mettre à mal le processus de désengagement en cours. Bien que limités, les accrochages de ces dernières 24 heures témoignent de la fragilité de la trêve. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour savoir si le cessez-le-feu tiendra ou si la région basculera de nouveau dans un cycle de violences.

Face à ces développements, la communauté internationale reste en alerte. Les parrains de l’accord, Washington et Paris en tête, suivent de près l’évolution de la situation. L’ONU, qui supervise le déploiement de la force intérimaire de la FINUL au Sud-Liban, appelle les parties à la retenue. Mais dans ce contexte de vives tensions, la prudence reste de mise tant le chemin vers une paix durable semble encore semé d’embûches.

Lors d’une conférence de presse, un porte-parole de l’armée israélienne a justifié les frappes en invoquant le droit d’Israël à se défendre face à toute menace venant du Liban. « Nous ne laisserons pas le Hezbollah menacer impunément nos populations depuis le territoire libanais », a-t-il martelé. Du côté du mouvement chiite, un responsable joint par téléphone a démenti tout transfert d’armes et accusé Israël de chercher un prétexte pour torpiller le cessez-le-feu.

« Israël cherche à maintenir la pression sur le Liban et à saboter l’accord en agitant ses alibis habituels. Nos combattants n’ont fait que riposter face à cette agression », a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat.

Au-delà des déclarations martiales, la réalité sur le terrain reste complexe et mouvante. Le sud du Liban, théâtre de décennies de conflit, continue de cristalliser les tensions entre Israël et le Hezbollah. Malgré les efforts diplomatiques, l’embrasement n’est jamais loin dans cette poudrière. Et tant que les griefs profonds et les intérêts divergents n’auront pas été résolus, la paix restera un horizon lointain et fragile au pays du Cèdre.

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