La ville de Cherbourg est sous le choc après une nuit d’émeutes qui a suivi la mort tragique de Sulivan, un jeune homme de 19 ans, tué par le tir d’une policière lors d’un refus d’obtempérer. Les tensions sont vives dans le quartier des Provinces, théâtre de violences urbaines qui ont conduit à l’incendie de véhicules et fait plusieurs blessés parmi les forces de l’ordre.
Une Intervention Policière qui Tourne au Drame
Tout a basculé dans la soirée du 9 juin, quand une patrouille de police prend en chasse une voiture circulant à vive allure avec trois individus à son bord. Lors du contrôle, les occupants prennent la fuite à pied. Sulivan, passager du véhicule, tente alors de s’échapper en bousculant des agents. Une policière fait usage de son arme, touchant mortellement le jeune homme à la poitrine.
La nouvelle de ce tir mortel provoque rapidement l’émoi et la colère dans le quartier d’origine de la victime. Dès le lendemain, des habitants se rassemblent pour exprimer leur indignation et réclamer justice pour Sulivan.
Une Marche Blanche en Hommage à Sulivan
Le 11 juin, près de 600 personnes défilent dans les rues de Cherbourg lors d’une marche blanche en mémoire du jeune homme. Derrière une banderole “Repose en paix Suli”, famille et proches appellent au calme. Mais la tension est palpable. “La remise en liberté de cette policière scandalise grandement tout son entourage et tout son quartier”, dénonce Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la mère de Sulivan, qui a porté plainte pour homicide volontaire.
La mère de Sulivan est scandalisée par la remise en liberté de la policière mise en examen.
Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille
Violences Urbaines et Appels au Rassemblement
Malgré ces appels, les nuits suivantes sont émaillées de tensions. Des poubelles et des véhicules sont incendiés, des tirs de mortiers visent policiers et pompiers. Le quartier des Provinces s’embrase. Sur les réseaux sociaux, la soeur et le frère de Sulivan appellent à un rassemblement devant le tribunal le 15 juin.
Dans la nuit du 15 au 16 juin, la situation dégénère à nouveau. Une quinzaine de voitures et une agence France Travail partent en fumée. “50 à 100 individus, munis de battes et barres de fer, s’en prennent aux policiers”, rapporte une source policière. Le bilan est lourd : 3 fonctionnaires blessés, seulement deux interpellations. Le préfet condamne “avec la plus grande fermeté ces actes de violence et de vandalisme”.
Enquête Ouverte, Policière Mise en Examen
Côté judiciaire, une enquête est ouverte dès le 10 juin pour faire la lumière sur les circonstances du tir mortel. La policière ayant fait usage de son arme a été mise en examen pour homicide volontaire et placée sous contrôle judiciaire, suscitant l’incompréhension des proches de Sulivan.
Pour le conducteur du véhicule, c’est une peine de 8 mois de prison qui a été prononcée pour recel et défaut de permis. Mais ce sont surtout les suites de l’enquête sur le tir policier qui sont très attendues.
Cherbourg Meurtrie, l’Heure de l’Apaisement
Après ces nuits de chaos, Cherbourg peine à retrouver le calme. Si les appels à l’apaisement se multiplient, la tension reste vive dans le quartier endeuillé. Les interrogations sur les circonstances de l’intervention policière ayant conduit à la mort de Sulivan continueront à alimenter la colère et l’incompréhension.
Pour éviter un nouvel embrasement, élus et acteurs associatifs sont sur le pont, à l’image des médiateurs déployés sur le terrain. Tous espèrent que la lumière sera faite sur ce drame et que justice sera rendue. Dans cette attente, la ville porte le deuil de ce jeune homme dont la mort tragique a ravivé le spectre des violences urbaines.