La tempête Kirk a déferlé sur la France, laissant dans son sillage des scènes de désolation, particulièrement en Seine-et-Marne où plus de 140 communes ont été durement touchées par des inondations d’une ampleur inédite. Maisons envahies par les eaux, habitants évacués en barque, hôpitaux vidés de leurs patients… Les dégâts sont considérables et les témoignages des sinistrés bouleversants.
Une montée des eaux fulgurante
Les habitants de Condé-Sainte-Libiaire, commune habituée aux crues, ont été pris de court par la rapidité et la violence de la montée des eaux. “On n’a jamais vu ça”, confie Jean-Paul, 67 ans, obligé de quitter précipitamment son domicile. “L’eau est montée tellement vite qu’on n’a même pas eu le temps de mettre nos meubles en hauteur.”
Près de 200 personnes ont dû être évacuées à Crécy-la-Chapelle, autre commune sévèrement touchée. Les images de sauvetages en barque ont fait le tour des médias, témoignant de la gravité de la situation.
Le Val d’Yerres redoute une crue record
Dans l’Essonne voisine, le Val d’Yerres se prépare au pire. Habitants évacués, hôpital vidé de ses patients par précaution… Tous craignent une crue dépassant celle de 2016, déjà qualifiée d’historique. Les services de secours et les autorités sont sur le pied de guerre pour faire face à cette catastrophe.
“C’est une course contre la montre. Nous devons mettre un maximum de personnes en sécurité avant que les niveaux ne deviennent critiques.”
– Laurent, pompier volontaire
La décrue s’amorce ailleurs, la vigilance demeure
Si une timide décrue commence dans certains secteurs, notamment en Eure-et-Loire à Cloyes-les-Trois-Rivières, la vigilance reste de mise face aux niveaux toujours très élevés. La Seine-et-Marne demeure en alerte rouge crue, deux autres départements en orange.
Au-delà des conséquences immédiates, c’est un long et pénible retour à la normale qui s’annonce pour les sinistrés. Il faudra des semaines, voire des mois pour effacer les stigmates de Kirk. Un élan de solidarité national sera essentiel pour aider les habitants à se relever de cette épreuve.
La facture s’annonce salée
Si le bilan humain semble heureusement limité, avec 12 blessés dont un grave selon un premier décompte, la facture matérielle s’annonce astronomique. Avec 9 000 foyers privés d’électricité et des centaines de maisons endommagées, les assurances et les pouvoirs publics devront mettre la main au portefeuille pour accompagner la reconstruction.
Une fois l’urgence passée, il sera temps de s’interroger sur l’impact du réchauffement climatique dans la survenue de tels drames. Car si les crues sont récurrentes en Île-de-France, leur intensité et leur fréquence semblent s’accélérer ces dernières années, obligeant à repenser en profondeur l’aménagement de nos territoires.