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Témoignages Poignants de Fils de Djihadistes Français Retenus au Kurdistan Syrien

Youssef, Hamza, Hassan et Ylias, fils de djihadistes français retenus au Kurdistan syrien, livrent des confessions déchirantes. Leur appel au rapatriement soulève des questions cruciales sur le sort de ces jeunes, victimes malgré eux d'un lourd passé. Un reportage exceptionnel qui ne vous laissera pas indifférent.

Dans un centre de détention perdu au cœur du Kurdistan syrien, des dizaines d’enfants de djihadistes de Daech grandissent, privés de liberté. Parmi eux, quatre jeunes Français âgés de 18 à 22 ans, qui rêvent de pouvoir un jour rentrer dans leur pays. Une équipe de TF1 a pu recueillir leurs témoignages poignants, dévoilant des parcours brisés et des espoirs de rédemption.

Des enfances volées par la guerre

Youssef, Hamza, Hassan et Ylias ont vu leur enfance basculer lorsque leurs parents, radicalisés, ont décidé de rejoindre les rangs de l’État islamique en Syrie il y a une dizaine d’années. Entraînés malgré eux dans cet enfer, ils ont été les témoins impuissants des pires atrocités.

Hassan, hanté par des images atroces, se souvient avec effroi d’exécutions en pleine rue :

J’ai vu trois femmes et trois hommes qui se faisaient lapider avec des pierres parce qu’ils n’étaient pas mariés et qu’ils couchaient ensemble. Quand tu vois du sang, comment il saute, quelqu’un mourir devant toi, tu restes choqué debout juste à regarder.

Enrôlés comme enfants soldats

Hamza, lui, a été contraint de combattre dans l’armée des enfants soldats de Daech. « J’ai combattu deux fois, j’ai pris une balle et j’ai arrêté », confie-t-il sobrement. Une enfance volée, sacrifiée sur l’autel de l’idéologie meurtrière de l’État islamique.

Youssef, gravement blessé dans un bombardement avec des éclats d’obus logés dans son crâne, ne contrôle plus son bras gauche. En pleine interview, terrassé par la douleur et le désespoir, il s’effondre :

Je n’arrive plus à vivre. Surtout quand j’ai entendu que ma famille est repartie et moi, je suis encore ici.

Le cri du cœur d’Ylias

Pour Ylias, leur situation est incompréhensible. Il clame haut et fort leur innocence, rejetant la responsabilité sur leurs parents :

On n’y est pour rien, on est innocent. On n’a aucun rapport avec ce que faisait Daech. On était des enfants.

Il interpelle la France, ne comprenant pas l’abandon dont ils sont victimes :

Pourquoi on ne nous rapatrie pas jusqu’à maintenant ? On est des Français oui ou non ? La France, elle a ‘peur’ de nous, non ?

Une vidéo de propagande qui les hante

L’équipe de TF1 a retrouvé une vidéo de propagande datant de 2014, où l’on voit Youssef et Hamza, alors tout jeunes, une kalachnikov à la main, proclamer leur allégeance à Daech. Un moment dont Youssef a honte aujourd’hui :

C’était une vidéo, en fait, débile. C’était une vidéo qui ne sert à rien. Et au contraire, qui nous a fait du mal.

Pour la journaliste Frédérique Agnès, cette vidéo soulève la question de leur libre arbitre à l’époque :

Si elle peut nous heurter dans un premier temps, dans un deuxième temps, nécessairement, on voit qu’ils étaient tout petits, qu’ils n’avaient aucun choix. L’homme qui les interpelle est dans l’injonction.

Un imbroglio juridique et moral

Leur situation soulève de nombreuses questions juridiques et morales. Est-il légal que la France ne rapatrie pas ses ressortissants ? Est-il acceptable de les laisser croupir depuis des années dans des geôles kurdes sans jugement ni mise en examen ?

Ces témoignages bouleversants nous obligent à nous interroger sur notre responsabilité en tant que société. Que ferions-nous à la place de l’État français face à ces jeunes, victimes collatérales d’un engrenage infernal ?

Leur appel au secours résonne comme un cri du cœur. Celui d’enfants, aujourd’hui jeunes adultes, qui aspirent à retrouver une vie normale loin des affres de la guerre et de l’extrémisme. Un cas de conscience qui nous interpelle tous et ne peut laisser indifférent.

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