Le paysage médiatique hispanophone est en pleine mutation. TelevisaUnivision, le géant de l’audiovisuel né en 2021 de la fusion entre les sociétés mexicaine Televisa et américaine Univision, traverse une période de turbulences. Selon une source interne à l’entreprise, le nouveau directeur général Daniel Alegre a annoncé lundi à ses employés un vaste plan de réorganisation et de restructuration qui pourrait concerner pas moins de 120 postes, répartis entre les États-Unis et le Mexique.
Dans un mémo adressé aux milliers de salariés du groupe, qui revendique une audience de plus de 100 millions de clients hispanophones en Amérique du Nord, M. Alegre a indiqué que « des changements dans les effectifs auront lieu au sein de l’entreprise cette semaine ». S’il a assuré que l’accompagnement des personnes concernées serait une priorité, le dirigeant n’a toutefois pas précisé l’ampleur exacte des suppressions de postes envisagées.
Une restructuration pour s’adapter au streaming
Cette annonce intervient dans un contexte de profonde mutation du secteur audiovisuel, marqué par l’essor fulgurant des plateformes de streaming. TelevisaUnivision a d’ailleurs fait le pari de ce nouveau mode de consommation en lançant début 2022 sa propre offre de télévision en streaming, dans un écosystème ultra concurrentiel.
Pour accompagner cette transformation, Daniel Alegre entend mettre en place une nouvelle structure organisationnelle visant à réunir dans un même ensemble tous les contenus produits par le groupe. L’objectif : assurer une distribution « efficace » des programmes sur l’ensemble des plateformes mondiales et veiller à ce que les investissements dans les contenus soient « conformes aux objectifs de l’entreprise ».
Départ d’un dirigeant historique
Cette réorganisation s’accompagne également de mouvements au sein de l’équipe dirigeante. José Luis Fabila a ainsi été nommé à la tête de la nouvelle direction unifiée des contenus. Mais ce remaniement acte aussi le départ de Jesus Lara, un vétéran du groupe côté américain.
La fin d’un long processus de fusion
Le plan social annoncé cette semaine n’est que le dernier soubresaut en date d’une longue recomposition initiée en 2021. Televisa et Univision, partenaires de longue date depuis 60 ans, avaient alors acté leur fusion avec l’ambition de donner naissance à « une entreprise sans équivalent sur la scène médiatique mondiale », selon les mots de Wade Davis, l’ancien patron du nouveau groupe.
Ce rapprochement avait reçu le soutien de poids lourds de la tech et de la finance, à l’instar de Google, du fonds japonais SoftBank ou encore de la banque d’investissement The Raine Group. Malgré ces solides appuis, TelevisaUnivision doit aujourd’hui composer avec les réalités d’un marché en pleine reconfiguration.
Si le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 2% au troisième trimestre 2022, pour atteindre 1,3 milliard de dollars, la route vers la rentabilité s’annonce encore longue et semée d’embûches. La refonte de son organisation et les économies attendues via les suppressions de postes constituent un premier pas dans cette direction. Mais il faudra sans doute encore de la patience aux dirigeants comme aux salariés avant que la mayonnaise de la fusion ne prenne définitivement.
Le plan social annoncé cette semaine n’est que le dernier soubresaut en date d’une longue recomposition initiée en 2021. Televisa et Univision, partenaires de longue date depuis 60 ans, avaient alors acté leur fusion avec l’ambition de donner naissance à « une entreprise sans équivalent sur la scène médiatique mondiale », selon les mots de Wade Davis, l’ancien patron du nouveau groupe.
Ce rapprochement avait reçu le soutien de poids lourds de la tech et de la finance, à l’instar de Google, du fonds japonais SoftBank ou encore de la banque d’investissement The Raine Group. Malgré ces solides appuis, TelevisaUnivision doit aujourd’hui composer avec les réalités d’un marché en pleine reconfiguration.
Si le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 2% au troisième trimestre 2022, pour atteindre 1,3 milliard de dollars, la route vers la rentabilité s’annonce encore longue et semée d’embûches. La refonte de son organisation et les économies attendues via les suppressions de postes constituent un premier pas dans cette direction. Mais il faudra sans doute encore de la patience aux dirigeants comme aux salariés avant que la mayonnaise de la fusion ne prenne définitivement.