Imaginez un monde où vous pourriez voyager à travers toute l’Île-de-France avec un seul ticket, quel que soit le moyen de transport choisi ou la distance parcourue. Un rêve ? Non, bientôt une réalité ! Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports de la région, vient d’annoncer une refonte totale de sa tarification pour 2025. Fini le casse-tête des zones et des prix différents selon que vous prenez le métro, le RER, le bus ou le tramway. Place à la simplicité avec un tarif unique de 2,50€ le trajet.
Une révolution tarifaire attendue
Cette simplification radicale était devenue inévitable avec l’arrivée prochaine du Grand Paris Express, ce super métro automatique qui va quadriller la banlieue parisienne. Comment justifier des tarifs différents entre un RER et une ligne de métro qui parcourent des distances similaires ?
Il était temps de mettre fin à une tarification devenue illisible et injuste. Avec un ticket unique à 2,50€, on va enfin pouvoir se déplacer sereinement dans toute la région sans se poser de question.
explique Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités
Les grands gagnants de la réforme
Les habitants de la grande couronne seront les premiers bénéficiaires de cette révolution tarifaire. Fini les prix prohibitifs dès qu’on s’éloigne un peu de Paris. Avec un tarif unique, peu importe que vous habitiez à Mantes-la-Jolie, Meaux ou Melun, vous paierez le même prix qu’un Parisien pour venir travailler dans la capitale.
Les voyageurs occasionnels y trouveront aussi leur compte avec la fin de la tarification spéciale pour les aéroports ou de la différence de prix entre le métro et le RER en banlieue proche. À 2,50€ le trajet, prendre les transports pour un déplacement ponctuel deviendra plus intéressant.
Mais des perdants aussi
Mais il y aura aussi des perdants dans l’affaire, principalement les Parisiens et habitants de la petite couronne qui se déplacent uniquement en métro ou en bus. Pour eux, le ticket à 2,50€ représente une hausse de plus de 15% par rapport au ticket actuel à 2,15€. Hausse qui sera encore plus marquée pour les détenteurs d’un abonnement Navigo mensuel puisque le prix du passe devrait passer de 75€ aujourd’hui à près de 90€.
Certains redoutent que cette hausse tarifaire ne décourage l’usage des transports en commun et ne pousse une partie des Franciliens à reprendre leur voiture, avec des conséquences désastreuses pour la pollution et les embouteillages.
Entre un passe Navigo à 90€ et le covoiturage, le choix risque vite d’être fait pour beaucoup, surtout en banlieue. On marche sur la tête !
dénonce Pierre, usager quotidien du RER B
Les défis à venir pour les transports franciliens
Au-delà de la question tarifaire, les transports franciliens vont devoir relever de nombreux défis dans les années qui viennent :
- Absorber la hausse de la fréquentation avec l’arrivée de nouvelles lignes et l’attractivité d’un tarif unique
- Améliorer la qualité de service pour attirer les usagers et faire face à la concurrence des nouveaux modes (covoiturage, trottinettes…)
- Assurer le financement du système dans un contexte budgétaire contraint pour les collectivités
Le chantier qui attend Valérie Pécresse et ses équipes est donc immense. Cette réforme tarifaire, si elle apporte une simplification bienvenue, ne suffira pas à régler tous les problèmes. Il faudra trouver le bon équilibre entre tarif attractif, qualité de service et équilibre financier. Un sacré défi dans une région où les transports sont déjà sous tension. Les usagers attendent maintenant des actes pour améliorer concrètement leur quotidien dans les transports.