Sport

Tamara Horacek : « Les Bleues Cherchent une Nouvelle Identité »

À 24 heures du premier match contre la Tunisie, Tamara Horacek se confie sans filtre : « On est à la recherche d’une nouvelle identité ». Avec cinq cadres absentes et cinq novices, les Bleues tenantes du titre jouent gros dès ce soir…

À quelques heures du coup d’envoi du Mondial 2025, l’équipe de France féminine de handball ne ressemble plus tout à fait à celle qui soulevait le trophée il y a deux ans. Cinq cadres manquent à l’appel, cinq joueuses découvrent l’intensité d’une grande compétition internationale, et c’est Tamara Horacek qui porte le brassard de capitaine. Dans une interview vérité, la demi-centre s’est livrée avec une franchise désarmante sur ce nouveau chapitre qui s’ouvre pour les Bleues.

Une capitaine sereine face à l’inconnu

Quand on lui demande comment elle se sent à la veille d’un premier match de Championnat du monde, Tamara Horacek ne cherche pas à jouer les héroïnes. « Je la sens bien, l’équipe travaille bien, il y a une bonne énergie », répond-elle simplement. Mais derrière cette apparente sérénité, on devine la montée d’adrénaline : « Bien sûr, il y a un peu de stress qui monte parce qu’on est à 24 heures du match… mais c’est normal, ça veut dire qu’on est des humains et que ça nous tient à cœur. »

Et quand la question porte sur son nouveau rôle de capitaine, en l’absence de Grace Zaadi, la réponse fuse, presque surprise : « Je vais bien, je suis alignée avec moi-même, tout va bien. » Une forme d’évidence pour celle qui, à 30 ans, incarne désormais l’expérience au milieu d’un groupe rajeuni.

Cinq absentes qui pèsent lourd

Il est impossible d’aborder ce Mondial sans parler des absences. Estelle Nze Minko, Chloé Valentini et Laura Flippes sont en congé maternité. Laura Glauser et Grace Zaadi sont blessées. Cinq joueuses qui formaient l’ossature de l’équipe championne du monde en 2023.

« Oui, ce sont des absences lourdes », reconnaît Tamara Horacek. Mais elle refuse de s’apparenter à une victime : « Chaque équipe de France a son identité. Là, on est à la recherche d’une nouvelle identité. » Une phrase qui résume tout le défi de cette campagne 2025.

« Il faut jouer avec nos qualités et nos défauts. On va se découvrir encore plus personnellement et créer encore plus de connexions en dehors et sur le terrain. »

Tamara Horacek

C’est peut-être là la clé : transformer l’absence en opportunité. Les cadres manquent, mais d’autres talents émergent. Et c’est précisément ce mélange qui pourrait écrire une nouvelle histoire.

Cinq novices et une envie de liberté

Parmi les dix-huit joueuses sélectionnées, cinq disputent leur première compétition internationale avec les Bleues : Nina Dury, Suzanne Wajoka, Marie-Hélène Sajka, Emma Jacques et Fatou Karamoko. Un chiffre impressionnant qui change forcément la dynamique du groupe.

Tamara Horacek, qui a connu cela il y a plus de dix ans, sait ce qu’elles ressentent : « Je pense que c’est un mélange entre l’excitation et le stress, ce qui est logique. » Mais elle a un message clair pour les débutantes : « J’ai surtout envie qu’elles profitent de ce moment-là et qu’elles ne se cassent pas trop la tête. »

Dans le vestiaire, l’idée n’est pas de remplacer les absentes à l’identique, mais de laisser s’exprimer une nouvelle génération. « Oui, on a le droit de faire des erreurs », insiste la capitaine. Une philosophie qui pourrait libérer les plus jeunes et surprendre les adversaires.

Un premier match piège contre la Tunisie

Ce vendredi soir à 21 heures, les Bleues affrontent la Tunisie à s’Hertogenbosch. Sur le papier, l’adversaire paraît abordable. Mais Tamara Horacek refuse le piège : « Il faut se méfier parce qu’il n’y a aucun match facile. »

Elle pointe du doigt le coach tunisien, Pablo Morel, ancien entraîneur de Brest, qui connaît parfaitement le handball français. Elle cite aussi l’exemple récent du Monténégro, qui a peiné contre les Îles Féroé (32-27 alors que vingt buts d’écart étaient attendus). Le message est clair : la concentration doit être maximale dès le premier coup de sifflet.

Le plan de jeu ? « Être solides défensivement, pouvoir se projeter et engranger de l’assurance. » Un handball français dans la plus pure tradition, mais avec de nouveaux visages.

Objectif dernier carré… et plus si affinités

Quand on lui demande quel est l’objectif réaliste de cette équipe remaniée, Tamara Horacek ne se cache pas : « Ce serait mentir si je disais ne pas viser le dernier carré. » Une ambition assumée, même dans la difficulté.

Mais elle tempère aussitôt : « Le plus important, ce sera de progresser match après match. Il faudra qu’on soit soudées malgré les moments faibles, s’il y en a. » Une forme de réalisme teinté d’optimisme. Car oui, les Bleues partent avec le statut de tenantes du titre. Mais elles savent aussi que rien ne sera offert.

Une préparation courte mais intense

Avec seulement deux matches amicaux à Dunkerque contre le Japon (deux victoires, dont un 36-22 convaincant), la préparation a été express. « La préparation a été courte, mais en même temps, ça nous paraît long », sourit la capitaine. Le groupe a eu le temps de digérer les absences, de tester des automatismes, de créer des repères.

Et surtout, il y a cette énergie palpable, cette envie de montrer que les Bleues restent une référence, même sans leurs cadres historiques. Le match contre le Japon a laissé entrevoir de belles promesses, notamment en attaque rapide et en intensité défensive.

Le rôle des « anciennes » dans ce vestiaire rajeuni

Tamara Horacek, Orlane Kanor, Pauletta Foppa… Elles ne sont plus si nombreuses, les joueuses expérimentées. Mais leur rôle devient crucial. « Je pense que nous, les anciennes, on devrait un peu les guider », explique la capitaine. Pas question de mettre la pression, mais de transmettre, de rassurer, d’accompagner.

Ce Mondial pourrait être celui de la passation. Celui où les jeunes pousses prennent conscience de leur potentiel au plus haut niveau. Celui où les Bleues prouvent que leur réservoir est inépuisable.

Une nouvelle identité à inventer sur le terrain

La phrase revient plusieurs fois dans l’entretien : « On est à la recherche d’une nouvelle identité. » Ce n’est pas une excuse. C’est une réalité. Et peut-être une force.

Parce qu’une équipe qui se cherche est une équipe imprévisible. Une équipe qui n’a plus rien à perdre peut parfois tout gagner. Les adversaires s’attendent peut-être à une France diminuée. Elles pourraient bien découvrir une France libérée.

Ce soir contre la Tunisie, puis face à la Pologne et au Chili dans le groupe, les Bleues ont l’occasion d’envoyer un message. Pas seulement aux autres nations. Mais à elles-mêmes. Celui qu’une page se tourne, mais que l’histoire continue. Plus jeune, plus fraîche, mais toujours ambitieuse.

Tamara Horacek et ses coéquipières n’ont pas le choix : elles doivent écrire ce nouveau chapitre dès maintenant. Et si ce Mondial 2025 était celui de la renaissance ? Rendez-vous sur le parquet pour le savoir.

Le groupe France pour le Mondial 2025

Absentes majeures : Grace Zaadi (blessée), Laura Glauser (blessée), Estelle Nze Minko (maternité), Chloé Valentini (maternité), Laura Flippes (maternité)

Débutantes : Nina Dury, Suzanne Wajoka, Marie-Hélène Sajka, Emma Jacques, Fatou Karamoko

Le handball français féminin vit une transition. Mais l’histoire nous a appris une chose : les Bleues ont toujours su se relever, se réinventer, surprendre. Tamara Horacek en est convaincue. Et ce soir, à 21 heures, le monde entier va pouvoir vérifier si elle a raison.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.