Dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, Taïwan multiplie les initiatives pour renforcer sa préparation face à ce qu’elle qualifie d’expansionnisme autoritaire de la Chine. Récemment, le bureau du président de Taïwan a organisé sa première simulation sur table d’actions militaires chinoises dans la région, impliquant pas moins de 19 ministères, des gouvernements locaux et des ONG.
Ces exercices, basés sur des scénarios réalistes, visent à tester la réaction et la coordination des différentes organisations taïwanaises face à une potentielle menace chinoise. Selon une source sécuritaire proche du dossier, l’objectif est clair : renforcer la résilience et la défense de la société taïwanaise face aux actions agressives de Pékin.
La Chine intensifie la pression
Ces dernières années, la Chine n’a eu de cesse d’intensifier la pression militaire et politique sur Taïwan, considérée par Pékin comme une partie intégrante de son territoire. Les avions de chasse et navires de guerre chinois sillonnent quotidiennement les alentours de l’île, dans ce que Taïpei qualifie d’actes d’agression de « zone grise ».
En octobre dernier, un nombre record de 153 avions militaires chinois ont été détectés en seulement 25 heures, à la suite d’exercices à grande échelle organisés par Pékin. Un véritable « avertissement sévère » selon les autorités chinoises, à l’encontre des « forces pro-indépendance de Taïwan ».
Des exercices pour se préparer au pire
Face à cette menace grandissante, Taïwan n’a d’autre choix que de se préparer à toute éventualité. La récente simulation sur table organisée par le bureau du président avait ainsi pour but de tester la réponse de l’île aux « opérations de zone grise à haute intensité » – des actions qui, sans constituer un acte de guerre à proprement parler, sont considérées comme les prémices d’un conflit.
Le scénario utilisé lors de cet exercice était basé sur les manœuvres militaires chinoises organisées cette année, ciblant non seulement Taïwan, mais aussi une chaîne d’îles stratégiques comprenant le Japon, ainsi que des parties des Philippines et de l’Indonésie.
Taïwan défend sa souveraineté
Si la Chine et Taïwan coexistent depuis 1949 avec des gouvernements distincts, Pékin n’a jamais renoncé à l’idée de reprendre le contrôle de l’île, quitte à recourir à la force. Une perspective que Taïwan, attachée à sa souveraineté et son système démocratique, refuse catégoriquement.
Nous ne permettrons pas à la Chine de nous intimider ou de nous dicter notre avenir. Taïwan est une nation souveraine et continuera de défendre sa liberté et sa démocratie.
– Une source gouvernementale taïwanaise
À travers ces exercices de simulation, Taïwan envoie un message clair : elle ne se laissera pas faire. Face à l’expansionnisme chinois, l’île est déterminée à renforcer sa résilience et ses capacités de défense, pour préserver son mode de vie et son indépendance de facto.
Un défi à l’ordre international
Au-delà du sort de Taïwan, c’est tout l’équilibre géopolitique régional qui est en jeu. Les ambitions territoriales de la Chine inquiètent nombre de ses voisins et sont perçues comme une remise en cause de l’ordre international établi.
Face à cette situation, les puissances occidentales, États-Unis en tête, ont réaffirmé leur soutien à Taïwan. Mais jusqu’où iront-elles pour défendre l’île en cas de conflit ouvert avec la Chine ? La question reste en suspens.
Une chose est sûre : dans ce bras de fer entre Taïwan et la Chine, la tension ne cesse de monter. Et les récents exercices de simulation organisés par Taïpei montrent que l’île entend bien se préparer à toutes les éventualités, pour défendre sa souveraineté et son mode de vie démocratique face à un voisin de plus en plus menaçant.
