Les tensions entre la Chine et Taïwan prennent une nouvelle dimension sous-marine. Suite à un incident impliquant un navire chinois suspecté d’avoir endommagé un câble de télécommunication au large de l’île, les autorités taïwanaises ont décidé de passer à l’action pour protéger ces infrastructures stratégiques des fonds marins.
La marine taïwanaise en première ligne
Le ministre taïwanais de la défense Wellington Koo a annoncé le déploiement de la marine pour sécuriser les 14 câbles sous-marins internationaux et 10 câbles nationaux qui relient l’île au reste du monde. « Si nous voyons un mouvement de navires suspect dans les zones qui comportent des câbles sous-marins, nous nous coordonnerons avec les gardes-côtes pour les contrôler », a-t-il déclaré. En cas de besoin, la marine est prête à intervenir en renfort.
Un incident trouble
Tout a commencé quand un bateau battant pavillon camerounais et tanzanien, le Shunxing39, a été intercepté par les gardes-côtes taïwanais, suspecté d’avoir traîné son ancre sur un câble sous-marin du Trans-Pacific Express Cable System. Le navire, appartenant à un Hongkongais, n’a cependant pas pu être inspecté en raison d’une mer agitée et a fini par être autorisé à rejoindre la Corée du Sud. Taipei a demandé l’assistance des autorités sud-coréennes pour poursuivre l’enquête.
Pékin intensifie la pression
Cet incident ravive les craintes de Taïwan de voir la Chine tenter de couper ses communications dans le cadre d’une stratégie de conquête de l’île. D’après des sources proches du dossier, Pékin multiplie les actes d’agression dits « de zone grise » autour de Taïwan, envoyant avions de chasse et navires de guerre pour faire pression. La Chine considère ce territoire comme une province rebelle à réunifier, par la force si nécessaire.
Des câbles sous haute surveillance
Pour l’île, la sécurité de ses câbles sous-marins est un enjeu crucial. Véritables autoroutes des données et des communications, leur importance stratégique en fait des cibles potentielles en cas de conflit. En février dernier, la rupture de deux câbles desservant l’archipel taïwanais de Matsu avait déjà perturbé les télécommunications pendant des semaines, éveillant les soupçons sur l’implication de navires chinois.
Face à ces risques, Taipei compte bien mobiliser tous les moyens nécessaires pour protéger son réseau sous-marin. Avec les dernières mesures annoncées par le ministre de la défense, la marine taïwanaise se tient prête à intervenir au moindre signe suspect. Car dans cette guerre de l’ombre que se livrent la Chine et Taïwan, le champ de bataille s’étend désormais jusque dans les profondeurs des océans.