Les tensions entre la Chine et Taïwan ont atteint un nouveau pic ce jeudi 22 juin, alors que le ministère taïwanais de la Défense a annoncé avoir détecté pas moins de 41 avions militaires chinois dans les environs de l’île. Cette démonstration de force intervient quelques jours seulement après l’investiture à Taipei du nouveau président Lai Ching-te, connu pour ses positions pro-indépendance. Pékin semble déterminé à intensifier la pression sur ce qu’elle considère comme une province rebelle.
Une frontière violée à de multiples reprises
Parmi les 41 appareils chinois repérés, 32 ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, cette démarcation officieuse qui sépare l’île du continent. Une incursion massive et provocatrice dans l’espace aérien taïwanais, que le ministère assure avoir surveillé de près, prêt à réagir à toute escalade. Sept navires de guerre chinois ont également été aperçus dans la zone au cours des dernières 24 heures.
La Chine durcit le ton contre les indépendantistes
Cette démonstration de force intervient au lendemain de l’annonce par la Chine de nouvelles directives judiciaires visant les partisans de l’indépendance taïwanaise. Pékin a en effet décidé d’inclure désormais la peine de mort dans l’arsenal de sanctions pénales prévues contre les indépendantistes “irréductibles”, dans les cas jugés “particulièrement graves”.
La Chine estime que l’île de Taïwan, gouvernée de façon autonome, fait partie intégrante de son territoire et se dit prête à la reconquérir par la force si nécessaire.
Ministère chinois des Affaires étrangères
Cette escalade verbale et militaire de la part de Pékin fait suite à l’investiture le 20 mai dernier de Lai Ching-te, nouveau président taïwanais élu sur un programme ouvertement pro-indépendance. Une ligne rouge pour le gouvernement chinois, qui n’a eu de cesse ces dernières années de réaffirmer sa souveraineté sur l’île et sa détermination à contrer toute velléité séparatiste.
Taïwan sous pression croissante
Pour Taïwan, ces incursions répétées constituent une menace directe à sa sécurité et à sa souveraineté. L’armée taïwanaise assure rester en alerte maximale et se tenir prête à défendre l’île contre toute agression. Mais dans ce rapport de force déséquilibré, Taipei sait pouvoir compter sur le soutien, au moins moral, de ses alliés occidentaux, États-Unis en tête.
Reste à savoir jusqu’où Pékin est prêt à aller dans cette démonstration de puissance. Si une invasion militaire semble pour l’heure peu probable, la Chine dispose d’un large éventail de moyens de pression, économiques et diplomatiques notamment, pour tenter de faire plier Taïwan. Et avec un nouveau dirigeant pro-indépendance aux commandes, nul doute que Pékin continuera de muscler son discours et ses actions dans les semaines et mois à venir.
Face à cette pression croissante, Taïwan n’a d’autre choix que de louvoyer avec prudence, fort du soutien international mais conscient de la détermination chinoise à ne laisser aucune place à un éventuel processus d’indépendance. Un équilibre précaire sous haute tension, où le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la paix et la stabilité dans la région.