C’est les yeux encore brillants d’émotion que Tadej Pogacar s’est présenté en conférence de presse après sa troisième victoire consécutive sur le Tour de France. Le prodige slovène, qui semble repousser les limites du cyclisme moderne, avoue avoir vécu « l’émotion la plus forte » de sa carrière. Une victoire d’autant plus intense qu’elle fait suite à deux années de lutte acharnée face à son grand rival danois, Jonas Vingegaard.
Un Tour de France d’anthologie
Cette 110ème édition de la Grande Boucle restera dans les annales. Rarement un duel au sommet aura tenu en haleine les amateurs de la petite reine comme celui qui a opposé Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. « C’était une sacrée bataille, on s’est rendus coup pour coup », résume le maillot jaune. Attaques dévastatrices, rebondissements spectaculaires, suspense jusqu’au bout… tous les ingrédients étaient réunis pour un Tour de légende.
“Pour moi c’est le cyclisme dans son ensemble qui en sort grandi. C’est un beau moment pour notre sport.”
Tadej Pogacar
L’étape du Galibier, tournant décisif
Dans la folle course de ce Tour de France 2023, une étape sort du lot selon Tadej Pogacar, celle du Galibier : « Ce jour-là a été pour moi le moment qui m’a donné le plus d’espoir, une grande confiance. » Sur les pentes mythiques du géant des Alpes, le Slovène avait en effet réussi à prendre le dessus sur son rival danois, creusant des écarts importants. Un coup de force qui lui a ouvert la voie du succès final.
Le spectre du dopage, un combat de tous les instants
Invité à réagir sur les suspicions qui entourent parfois les performances des champions, Tadej Pogacar se veut rassurant. Pour lui, « le cyclisme est l’un des sports les plus propres » aujourd’hui, en raison du lourd passé de ce sport et des efforts considérables entrepris par les instances pour endiguer le fléau du dopage. « Prendre quelque chose qui puisse mettre en péril votre santé, votre cœur, n’en vaut pas la chandelle. C’est super stupide », martèle le triple vainqueur du Tour.
Records et nouveaux objectifs
À seulement 24 ans, Tadej Pogacar a déjà écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du cyclisme. Vainqueur de trois Tours de France consécutifs, il pourrait légitimement lorgner vers les records de ses glorieux aînés, comme les cinq sacres d’Eddy Merckx, Bernard Hinault ou Miguel Indurain. Mais le Slovène préfère rester les pieds sur terre : « Je n’aime pas regarder mes records. Peut-être que dans 30 ans je regarderai. Là je veux juste profiter. »
Conscient toutefois de son immense potentiel, Pogacar ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son prochain grand défi : briller lors des Championnats du monde qui se tiendront à Glasgow en août prochain. « Pour moi, la cerise sur le gâteau serait de briller aux Mondiaux », confie le prodige, toujours à la recherche de nouveaux sommets à conquérir.
Le cyclisme, bien plus qu’un sport
Au-delà des statistiques et des exploits, Tadej Pogacar nous rappelle l’essence même du sport cycliste. « Le cyclisme est juste un jeu », aime-t-il répéter, comme pour ne pas se laisser submerger par la pression et les attentes qui l’entourent. Un jeu certes, mais un jeu qui déchaîne les passions, sublime les paysages et rassemble des millions de fans à chaque édition du Tour de France.
« Quand on était sur le podium avec l’équipe, c’était vraiment spécial. C’était de la joie pure. Ça restera gravé à vie. »
Tadej Pogacar
Des mots simples qui résument toute la beauté de ce sport. Car au-delà des polémiques et des enjeux, ce sont bien ces instants de joie, de partage et d’émotion intense qui donnent tout son sens à l’épreuve reine du cyclisme mondial. Tadej Pogacar, par son talent, son panache et son humilité, incarne à merveille ce mélange de valeurs qui font la grandeur de la petite reine. Avec lui, assurément, le cyclisme a de beaux jours devant lui.