Une province syrienne a de nouveau été le théâtre de combats sanglants opposant forces gouvernementales et groupes armés. D’après une source proche du nouveau pouvoir à Damas, des affrontements meurtriers ont éclaté mardi dans la région de Homs, située dans le centre du pays, faisant au moins 6 morts.
Opération musclée des autorités contre les derniers fidèles d’Assad
Les forces de sécurité syriennes ont lancé une vaste offensive dans l’ouest de la province de Homs, ciblant notamment le village de Ghor al-Gharbiya. Selon un communiqué officiel, l’objectif de cette opération de ratissage est de neutraliser « les dernières milices soutenant le président déchu Bachar al-Assad ». Parmi les cibles se trouvent également des « trafiquants de drogue, des contrebandiers et des groupes armés qui ont refusé de déposer les armes ».
Un important arsenal militaire appartenant au régime renversé a été découvert lors de l’intervention. Des chars ont été déployés et de violents combats ont eu lieu dans ce village à majorité chiite, proche de la frontière libanaise.
Une région influencée par le Hezbollah libanais
D’après le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, Ghor al-Gharbiya « abritait des groupes locaux proches du Hezbollah libanais, qui ont quitté la région après la chute du régime Assad le 8 décembre ». Ce mouvement chiite avait apporté un soutien militaire crucial au pouvoir de Damas pendant le long et sanglant conflit déclenché en 2011 par la répression des manifestations prodémocratie.
Des dizaines d’arrestations lors de l’opération
L’ONG syrienne a également fait état de « dizaines de personnes arrêtées pendant l’opération, certaines n’ayant pas régularisé leur situation auprès des nouvelles autorités ». De nombreuses interpellations ont eu lieu ces dernières semaines lors d’interventions sécuritaires visant d’ex-miliciens loyaux au régime déchu d’Assad.
Exactions signalées contre les pro-Assad
Plusieurs témoins et ONG ont dénoncé des violations des droits de l’Homme commises à l’encontre de sympathisants de l’ancien président lors de ces opérations, comme des saisies arbitraires de biens ou même des exécutions sommaires. Le nouveau gouvernement syrien tente de son côté de rassurer les minorités du pays qui craignent d’être marginalisées dans le nouveau contexte politique.
Ces affrontements rappellent que malgré le renversement de Bachar al-Assad en décembre dernier par une coalition à dominante islamiste, la situation sécuritaire en Syrie reste très précaire. Les autorités de transition doivent relever le défi d’asseoir leur autorité sur l’ensemble du territoire, tout en évitant d’attiser les tensions confessionnelles héritées d’une décennie de guerre civile meurtrière ayant fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés.