ActualitésInternational

Syrie : L’ONU Souligne La Nécessité D’une Transition Crédible Et Inclusive

Après le renversement fulgurant du régime Assad, l'émissaire de l'ONU a rencontré les nouvelles autorités syriennes, soulignant la nécessité d'une transition politique crédible et inclusive. Quel avenir pour le pays ?

Le paysage politique syrien a connu un bouleversement majeur début décembre avec le renversement fulgurant du régime de Bachar al-Assad par la coalition rebelle menée par le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Face à cette nouvelle donne, la communauté internationale, via l’ONU, s’active pour accompagner une transition politique stable et représentative de toutes les composantes de la société syrienne.

L’ONU au chevet de la Syrie post-Assad

Dépêché à Damas, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen a rencontré dimanche les nouvelles autorités du pays, dont le chef du groupe HTS Abou Mohammad al-Jolani, désormais connu sous son vrai nom Ahmad al-Chareh. Au cœur des discussions : poser les jalons d’une transition politique « crédible et inclusive » conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Adoptée en 2015, ce texte fondateur réaffirme l’attachement de l’ONU à la « souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale » de la Syrie. Il établit également une feuille de route pour un règlement politique du conflit, un processus dans lequel l’organisation onusienne entend jouer un rôle clé aux côtés du nouveau pouvoir en place.

Priorité à l’aide à la population

Outre l’aspect politique, Geir Pedersen a insisté sur « l’intention des Nations unies de fournir toute l’assistance nécessaire au peuple syrien ». Après plus de 10 ans de guerre civile ayant fait des centaines de milliers de victimes et des millions de déplacés, l’heure est à la reconstruction et au soutien à une population durement éprouvée.

Le représentant onusien a indiqué avoir « de nombreux engagements prévus dans les prochains jours », laissant présager une implication dans la durée de l’ONU aux côtés des nouvelles autorités pour relever les multiples défis du pays.

La communauté internationale en ordre dispersé

Si la chute express du régime Assad, lâché par ses alliés iranien et russe, a été saluée par plusieurs pays et organisations, des interrogations subsistent quant à la façon dont le nouveau pouvoir à dominante sunnite va gérer les minorités ethniques et religieuses du pays.

HTS, issu d’une scission d’Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé « terroriste » par plusieurs puissances occidentales. Un statut et un passé qui suscitent une certaine réserve, même si des contacts ont déjà été établis entre les nouvelles autorités et des État étrangers.

La transition syrienne sera scrutée de près par une communauté internationale qui oscille entre espoir d’une stabilisation et crainte de nouveaux déséquilibres.

Un avenir incertain

Malgré la volonté affichée de l’ONU d’épauler la Syrie dans sa reconstruction politique et économique, le chemin s’annonce semé d’embûches pour les nouvelles autorités :

  • Asseoir leur légitimité sur la scène intérieure et internationale
  • Fédérer un pays divisé et meurtri par des années de conflit
  • Redresser une économie exsangue
  • Mener une transition inclusive dans un contexte de forte instabilité régionale

Alors que le régime honni de Bachar al-Assad n’est plus, c’est une nouvelle page de l’histoire syrienne qui s’écrit. Une page pleine d’incertitudes mais aussi d’espoirs pour un peuple qui aspire à tourner la page d’une décennie de souffrances. L’engagement renouvelé de l’ONU constitue un premier pas vers une possible normalisation, même si le plus dur reste sans doute à venir pour bâtir une Syrie réconciliée et prospère.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.