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Syrie : L’ONU Appelle à une Transition Inclusive pour Éviter un Nouveau Conflit

La Syrie est à un tournant décisif. Pour l'émissaire de l'ONU, seule une transition inclusive rassemblant toutes les communautés peut éviter une rechute dans la guerre civile. Mais le chemin est semé d'embûches, entre tensions communautaires et ingérences étrangères...

Alors que les canons se sont tus en Syrie après une décennie de guerre civile dévastatrice, le pays se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Avec la chute du régime de Bachar al-Assad, renversé par une coalition rebelle, c’est l’avenir même de la Syrie qui est en jeu. Et pour l’émissaire de l’ONU Geir Pedersen, une seule voie peut éviter le spectre d’une rechute dans le chaos : celle d’une transition inclusive, rassemblant toutes les composantes de la société syrienne meurtrie.

Une transition sous haute tension communautaire

Mais la tâche s’annonce ardue. Car derrière l’apparente unité de la coalition rebelle se cachent de profondes divergences, qui menacent de faire voler en éclats le fragile cessez-le-feu. Au cœur des inquiétudes : le sort des nombreuses minorités ethniques et religieuses du pays, et la place qu’entend leur accorder le nouveau pouvoir dominé par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.

Pour Geir Pedersen, il est vital que la transition soit réellement représentative de toute la diversité syrienne :

Ma plus grande inquiétude est que la transition crée de nouvelles contradictions qui pourraient conduire à de nouvelles querelles et potentiellement à une nouvelle guerre civile.

Geir Pedersen, émissaire de l’ONU pour la Syrie

Un Premier ministre qui se veut rassurant

Face à ces craintes, le nouveau Premier ministre de transition Mohammad al-Bachir a tenté de rassurer, affirmant que c’est « précisément parce que nous sommes musulmans que nous garantirons les droits de tous les peuples et de toutes les confessions en Syrie ». Mais beaucoup doutent de la sincérité de celui qui doit diriger le pays jusqu’aux élections prévues le 1er mars.

Pour Geir Pedersen, les premiers signaux envoyés par les nouvelles autorités sont encourageants, montrant qu’elles ont « compris qu’elles doivent se préparer à un processus plus inclusif ». Mais l’émissaire onusien insiste : seuls des actes concrets en ce sens permettront d’instiller la confiance.

Un processus qui doit inclure toute la société syrienne

Pour réussir, la transition devra en effet associer l’ensemble des forces vives du pays :

  • Les différentes communautés ethniques et religieuses
  • Les différentes factions armées
  • Les différents secteurs de la société civile
  • Les femmes, largement exclues des processus politiques jusqu’à présent

Et le temps presse. Geir Pedersen a ainsi appelé le nouveau pouvoir à rapidement clarifier ses intentions et à mettre en place un processus inclusif « au cours de ces trois prochains mois », condition sine qua non pour poser les bases d’une « nouvelle Syrie » pacifiée.

Des ingérences extérieures qui menacent la transition

Mais les défis internes ne sont pas les seuls écueils sur la route de la transition. Les ingérences étrangères, au premier rang desquelles les actions d’Israël, font peser de lourdes menaces. Ces derniers jours, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes en territoire syrien, ciblant des entrepôts d’armes chimiques mais aussi les défenses de la marine syrienne. Pour Geir Pedersen, il s’agit d’une « violation de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Syrie ».

L’émissaire de l’ONU a ainsi mis en garde contre toute action d’acteurs internationaux qui pourrait « faire dérailler le processus de transition très compliqué » en cours. Il a indiqué avoir obtenu des assurances des nouvelles autorités sur le respect des accords concernant les armes chimiques et leur volonté de ne pas « jouer avec ça ».

Un chemin semé d’embûches vers la paix

La route vers une Syrie pacifiée et réconciliée avec elle-même s’annonce donc longue et périlleuse. Entre fragmentation communautaire, risque de résurgence de l’islamisme radical et appétits des puissances étrangères, les écueils sont nombreux.

Mais pour Geir Pedersen, et tous ceux qui espèrent voir émerger un avenir meilleur pour ce pays martyrisé, il n’y a pas d’autre choix que de s’engager avec détermination sur le chemin d’une transition inclusive. Car seule une Syrie unie dans sa diversité pourra tourner définitivement la page d’une décennie de déchirements et de souffrances indicibles.

Le monde retient son souffle et scrute les prochains mois qui seront décisifs. La Syrie jouera-t-elle enfin la carte de la sagesse et du rassemblement? Ou replongera-t-elle dans le cycle infernal des violences communautaires et de la guerre civile? L’histoire s’écrit aujourd’hui à Damas, et nul ne peut prédire quel en sera le prochain chapitre.

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