Alors que la Syrie tente de se relever après plus d’une décennie de guerre civile dévastatrice, l’ONU lance un appel urgent à la communauté internationale. Selon Tom Fletcher, le chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le pays a désespérément besoin d’un « flux d’aide massive » pour faire face à la situation humanitaire critique sur le terrain.
Une « situation extrêmement dramatique » en Syrie
La chute récente du président Bachar al-Assad, après plus de 10 ans de conflit, a plongé la Syrie dans une crise humanitaire sans précédent. D’après le responsable onusien Tom Fletcher, qui s’est exprimé depuis Damas, les besoins sont immenses :
La situation est extrêmement dramatique. Sept Syriens sur dix ont besoin d’aide maintenant.
Tom Fletcher, chef de l’Ocha
Face à l’ampleur des défis, l’ONU souhaite « faire affluer une aide massive en Syrie et intensifier rapidement » ses opérations sur place. Il s’agit de fournir en urgence de la nourriture, des médicaments et des abris à une population durement éprouvée par des années de guerre.
L’avenir de la Syrie en jeu
Au-delà de l’aide d’urgence, l’ONU veut aussi mobiliser des fonds pour « développer une Syrie dans laquelle la population pourra croire à nouveau » selon Tom Fletcher. La reconstruction du pays et la réconciliation nationale s’annoncent comme des chantiers titanesques après tant d’années de violence et de destructions.
Le départ de Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000, a été précipité par une offensive éclair menée début décembre par une coalition de groupes rebelles, dont le puissant mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Si HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme, il reste classé comme organisation « terroriste » par plusieurs pays occidentaux, ce qui pourrait compliquer la levée des lourdes sanctions internationales qui pèsent sur l’économie syrienne.
Sanctions et terrorisme : des freins à l’aide ?
Interrogé sur une éventuelle levée des sanctions américaines et européennes, Tom Fletcher s’est montré prudent, jugeant qu’il était « encore très tôt » pour évoquer ce sujet sensible. Le responsable onusien, qui a rencontré lundi le Premier ministre syrien par intérim Mohammad al-Bachir, a souligné que « les choses bougent » et qu’il fallait « être flexible » dans ce contexte très mouvant.
Les nouvelles autorités syriennes s’activent en tout cas pour rassurer la communauté internationale et reprendre contact avec les chancelleries étrangères. Mais le chemin s’annonce encore long et semé d’embûches avant que l’aide promise puisse réellement se déployer à grande échelle. La priorité reste d’apporter un soulagement immédiat aux populations syriennes durement éprouvées, tout en posant les jalons d’une paix et d’une reconstruction durables.
