Une situation extrêmement préoccupante se déroule actuellement dans le nord de la Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une coalition de groupes rebelles emmenée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, a lancé une offensive éclair fin novembre. En quelques jours seulement, les insurgés ont pris le contrôle de dizaines de localités et d’une grande partie de la métropole d’Alep, deuxième ville du pays.
Les rebelles islamistes aux portes de Hama
Mais leur avancée ne s’arrête pas là. D’après les dernières informations de l’OSDH mardi soir, les combattants rebelles se trouveraient désormais « aux portes » de Hama, la quatrième ville de Syrie. Des tirs de roquettes auraient même atteint certains quartiers, semant la panique parmi les habitants.
Face à cette menace, c’est un véritable exode qui s’organise. L’OSDH fait état d’ « une importante vague de déplacements » de familles fuyant les combats. Certaines se dirigent vers le sud de la province de Hama, d’autres poussent jusqu’à la province voisine de Homs pour se mettre à l’abri.
L’armée syrienne envoie des renforts
Du côté du régime syrien, on tente de réagir pour endiguer cette offensive rebelle. Une source militaire citée par l’agence officielle Sana affirme que « d’importants renforts militaires sont arrivés dans la ville de Hama pour soutenir les forces sur les lignes de front ». L’objectif serait de « faire face à toute tentative d’attaque » des insurgés.
Toujours selon une source militaire reprise par Sana, les forces loyalistes seraient positionnées « à la périphérie de la ville » et mèneraient « des opérations pour reprendre des positions et des villes » conquises par les rebelles qualifiés « d’organisations terroristes armées ».
Violents combats et déplacements de population
Mais en attendant une éventuelle contre-offensive, ce sont bien les rebelles islamistes qui semblent avoir la main. Selon l’OSDH, ils ont réussi mardi à prendre le contrôle de plusieurs villes et villages dans le nord de la province de Hama « après de violents affrontements avec les forces du régime ».
Ces combats acharnés ont poussé « des dizaines de familles » de l’ouest et du nord de la province à fuir pour se mettre à l’abri. Un drame humain de plus dans un conflit syrien qui n’en finit pas et semble parti pour durer.
Une expansion fulgurante qui inquiète
En à peine une semaine, la coalition rebelle menée par HTS a donc réussi des avancées spectaculaires, s’emparant d’une partie d’Alep avant de foncer vers le sud. Cette progression à un rythme effréné inquiète au plus haut point, d’autant que le groupe Hayat Tahrir al-Cham est connu pour son idéologie djihadiste radicale.
Si les insurgés parvenaient à prendre le contrôle de Hama, cela constituerait un coup terrible pour le régime de Bachar al-Assad. La quatrième ville du pays tomberait alors aux mains d’une des factions les plus extrémistes du conflit syrien.
La situation à Hama est plus que préoccupante. Si la ville venait à tomber, cela changerait dramatiquement la donne dans le nord du pays.
Un analyste proche du dossier syrien
Quel avenir pour le nord de la Syrie ?
Malgré l’envoi de renforts par l’armée syrienne, la pression des forces rebelles islamistes ne faiblit pas. Leur détermination et la rapidité de leur progression laissent craindre le pire pour les jours à venir.
Si Hama, verrou stratégique, venait à tomber, c’est toute la partie nord de la Syrie qui pourrait basculer. Un tel scénario ouvrirait une nouvelle page dans ce conflit sanglant qui ravage le pays depuis plus d’une décennie.
Pendant que les combats font rage, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut. Pris entre deux feux, des milliers d’entre eux n’ont d’autre choix que de fuir, laissant tout derrière eux. Un énième drame dans un pays déjà dévasté.
Face à cette situation, la communauté internationale reste pour le moment silencieuse. Mais jusqu’à quand pourra-t-elle ignorer cette escalade qui menace de déstabiliser encore davantage la Syrie ? Une réaction ferme et rapide s’impose pour éviter le pire. Car chaque jour qui passe voit le spectre d’un embrasement général se rapprocher dangereusement.
Un tournant majeur est peut-être en train de se jouer dans le nord syrien. Les prochaines semaines seront décisives et pourraient bien déterminer le sort d’une région martyrisée depuis trop longtemps. La Syrie retient son souffle, une fois de plus.