Depuis dimanche, le nord de la Syrie est secoué par des affrontements sanglants entre les forces kurdes et les groupes soutenus par la Turquie. Selon les informations fournies par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni, ces combats ont déjà fait 31 morts parmi les combattants des deux camps.
Les hostilités ont éclaté fin novembre, lorsque des factions syriennes proturques ont lancé une offensive contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance dominée par les Kurdes dans le nord du pays. Ces combats se déroulent en parallèle d’une autre offensive menée par une coalition de rebelles, principalement des islamistes radicaux, qui leur a permis de s’approcher de Damas et de prendre le pouvoir.
Des combats acharnés et de lourdes pertes
D’après l’OSDH, les affrontements ont été particulièrement intenses lundi dans la région de Manbij, dans le nord-est de la Syrie. Sept combattants proturcs y ont perdu la vie, tandis que des membres des FDS se sont infiltrés dans cette ville reprise par les forces soutenues par Ankara début décembre. La veille, six autres combattants proturcs et trois membres des FDS avaient déjà été tués dans ce secteur.
Dans la province d’Alep, près du barrage de Techrine et d’un pont stratégique sur l’Euphrate, 13 combattants de factions proturques et deux membres des FDS ont également trouvé la mort dimanche lors de « combats acharnés », selon la même source. Les FDS ont annoncé avoir mené des attaques leur permettant de « détruire deux radars, un système de brouillage et un char de l’occupation turque » près de ce pont.
Les Kurdes, fer de lance de la lutte anti-EI
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qui constituent l’épine dorsale des FDS soutenues par les États-Unis, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie. Cependant, la Turquie considère les YPG comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), son ennemi juré.
Quel avenir pour les forces kurdes en Syrie ?
Le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, a déclaré dimanche lors d’une interview à la chaîne Al-Arabiya que les FDS devraient être intégrées à la future armée syrienne. Il a affirmé que « les armes doivent être uniquement aux mains de l’État » et que « quiconque était armé et a les capacités de rejoindre le ministère de la Défense sera le bienvenu ». Des « négociations » devraient être menées avec les FDS selon « ces conditions et ces critères », dans « l’espoir de trouver une solution appropriée ».
Alors que les combats se poursuivent dans le nord de la Syrie, faisant de nombreuses victimes, l’avenir des forces kurdes et la stabilité de la région restent incertains. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, espérant une désescalade rapide des violences et une résolution pacifique du conflit.