En ce mardi ensoleillé de décembre, un symbole fort flotte à nouveau dans le ciel de Damas. Après des années de fermeture due à la guerre civile qui a déchiré la Syrie, l’ambassade de France a rouvert ses portes dans la capitale. Le drapeau tricolore, hissé ce matin, marque le retour de la présence diplomatique française sur le sol syrien.
Cette réouverture intervient quelques semaines après la chute du régime de Bachar al-Assad, renversé par les forces rebelles. Un gouvernement de transition, dominé par le groupe islamiste modéré Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a pris les rênes du pays. La France, comme d’autres puissances occidentales, entend jouer un rôle clé dans cette période charnière.
Une délégation française à Damas
Dès ce mardi matin, une délégation française conduite par l’envoyé spécial pour la Syrie, Jean-François Guillaume, a foulé le sol de Damas. Leur première destination : l’ambassade de France, fermée depuis 2012. Devant les journalistes présents, le diplomate a déclaré :
La France se prépare à être aux côtés des Syriens durant cette période de transition.
Jean-François Guillaume, envoyé spécial pour la Syrie
Cette visite marque une prise de contact avec les nouvelles autorités syriennes. Après des années de mise à l’écart, les chancelleries occidentales multiplient les démarches pour renouer le dialogue avec Damas depuis la chute d’Assad. L’enjeu : accompagner la Syrie sur le chemin de la stabilisation et de la reconstruction.
L’Iran temporise, l’Allemagne s’active
Allié historique du régime Assad, l’Iran observe une certaine prudence. Son ambassade à Damas, saccagée lors de la chute du raïs syrien, ne rouvrira pas dans l’immédiat. Téhéran souhaite d’abord s’assurer de la sécurité des lieux avant d’y renvoyer ses diplomates.
L’Allemagne, elle, n’a pas attendu. Une délégation de diplomates allemands est arrivée à Damas ce mardi pour rencontrer des représentants du nouveau pouvoir. Au menu des discussions : la transition politique, la protection des minorités et l’éventualité d’une réouverture de l’ambassade allemande.
L’ONU veut renforcer l’aide humanitaire
De son côté, l’ONU se montre optimiste. Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’organisation, a rencontré le numéro un du nouveau régime syrien. Il a évoqué un « moment d’espoir prudent » et la possibilité d’un « renforcement ambitieux de l’aide humanitaire« .
Malgré ces signaux encourageants, la situation en Syrie reste fragile. Le pays est à genoux après des années de guerre civile meurtrière. D’importants défis attendent le nouveau pouvoir en place, notamment :
- La réconciliation entre les différentes composantes de la société syrienne
- La reconstruction des infrastructures et de l’économie
- La gestion du retour potentiel de millions de réfugiés
- Le maintien de la sécurité et de la stabilité dans le pays
Entre espoirs et inquiétudes, une page se tourne en Syrie. Avec la réouverture de son ambassade, la France entend contribuer à l’écriture de ce nouveau chapitre. Un engagement nécessaire pour ne pas rééditer les erreurs du passé et offrir un avenir meilleur au peuple syrien.