Imaginez un instant : vous êtes terré dans une pièce sombre, le souffle court, tandis que des bruits d’explosions et de cris déchirent le silence. C’est la réalité qu’a vécue une mère de famille sur la côte syrienne, cachée avec ses proches alors que des hommes armés traquaient sans relâche sa communauté. En seulement deux jours, des centaines de vies ont été fauchées, laissant derrière elles des récits d’horreur qui glacent le sang.
Une Vague de Violence Sans Précédent
Depuis jeudi dernier, la côte ouest de la Syrie, région autrefois considérée comme un bastion imprenable, est devenue le théâtre d’une tragédie humaine. Tout a commencé avec une attaque brutale orchestrée par des loyalistes de l’ancien régime, rapidement suivie d’une riposte féroce des nouvelles forces au pouvoir. Ce cycle de violence a dégénéré en une chasse ciblée contre une minorité bien précise : les Alaouites.
D’après une organisation basée au Royaume-Uni qui suit de près la situation, pas moins de 745 civils appartenant à cette communauté auraient perdu la vie en un temps record. Des chiffres qui donnent le vertige et qui témoignent de l’ampleur de cette crise.
Des Rues Transformées en Cimetières
Une femme de 35 ans, forcée de fuir sa maison dans une ville portuaire, décrit une scène digne d’un cauchemar. « En quittant notre quartier, nous avons vu des corps partout », confie-t-elle, encore sous le choc. Réfugiée chez une famille d’une autre confession, elle pose une question qui résonne comme un cri : pourquoi les enfants, eux aussi, sont-ils visés ?
« Quel est le crime des enfants ? Sont-ils des soutiens du régime déchu ? »
– Une mère alaouite en exil
Ce témoignage n’est pas isolé. Dans une autre ville côtière, un homme de 67 ans, rescapé de justesse, raconte avoir entendu les tirs alors que des combattants faisaient irruption dans son immeuble. Ses proches n’ont pas eu sa chance : exécutés sommairement, leurs corps s’ajoutent à ceux qui jonchent désormais les rues.
Une Traque Méthodique et Implacable
Les récits convergent vers une même conclusion : les violences ne sont pas des actes isolés, mais une opération ciblée. Des groupes armés, parfois accompagnés de combattants étrangers selon certains témoins, sillonnent les quartiers alaouites, semant la mort avec une précision terrifiante. À Banias, un habitant raconte comment des hommes ont rassemblé les mâles d’un immeuble sur le toit avant de les abattre froidement.
Plus au sud, dans une autre localité, la situation est tout aussi dramatique. « Ils ont ramassé les corps avec des bulldozers et les ont jetés dans des fosses communes », rapporte un résident, la voix brisée. Certains corps auraient même été abandonnés à la mer, transformant les eaux côtières en un sinistre mémorial.
Un Appel à l’Aide Désespéré
Face à cette barbarie, les survivants lancent des appels au secours. « Nous voulons enterrer nos morts », implore un homme qui a perdu plusieurs membres de sa famille. Mais dans des villes privées d’électricité et d’eau depuis des jours, sortir de chez soi revient à jouer sa vie. Une famille de six personnes, recluse sans provisions, vit dans la peur constante d’être découverte.
- Plus d’électricité depuis quatre jours.
- Plus d’eau ni de nourriture dans les foyers.
- Des dizaines de corps abandonnés dans les rues.
Les Répercussions d’un Pouvoir Fragile
Cette explosion de violence intervient dans un contexte de transition chaotique. Depuis le 8 décembre, une coalition dominée par des groupes radicaux a pris les rênes du pays, renversant l’ancien régime. Mais loin d’apporter la stabilité, ce changement a ravivé des tensions communautaires longtemps contenues. La côte, fief historique des Alaouites, est devenue le symbole de cette fracture.
Les nouvelles autorités ont tenté de minimiser les événements, évoquant des « exactions isolées ». Pourtant, les témoignages et les chiffres avancés par des observateurs internationaux dressent un tableau bien plus sombre. Le président en place a appelé à la paix, mais sur le terrain, ses paroles semblent vaines.
Fuir ou Mourir : Le Dilemme des Survivants
Pour beaucoup, la seule issue est la fuite. Un jeune homme de 32 ans, désormais au Liban avec son frère, ne voit aucun avenir dans son pays natal. « Je ne pense pas revenir de sitôt », avoue-t-il, rêvant d’un refuge où sa communauté ne sera plus persécutée. D’autres espèrent une intervention internationale pour mettre fin à ce carnage.
| Ville | Incidents rapportés | Conséquences |
| Banias | Exécutions sur les toits | Dizaines de morts |
| Lattaquié | Enlèvements et corps abandonnés | Habitants terrorisés |
| Jablé | Fosses communes et corps jetés à la mer | Population affamée |
Que Reste-t-il de l’Humanité ?
Alors que les récits s’accumulent, une question demeure : jusqu’où ira cette spirale de haine ? Les Alaouites, associés pendant des décennies au pouvoir déchu, paient aujourd’hui un prix exorbitant. Mais au-delà des chiffres, ce sont des familles brisées, des vies anéanties et un pays qui s’enfonce un peu plus dans le chaos.
Les prochains jours seront décisifs. Si la communauté internationale reste silencieuse, combien de noms s’ajouteront encore à cette liste macabre ? La côte syrienne, autrefois vibrante, est aujourd’hui un cri muet, étouffé par le poids des morts.
