Un vent de changement pourrait souffler sur la Syrie. Après plus d’une décennie de conflit dévastateur, un espoir de paix émerge des déclarations d’un haut responsable militaire du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Dans une interview exclusive accordée à l’AFP, ce chef a annoncé l’intention de dissoudre la branche armée de HTS pour l’intégrer à l’institution militaire syrienne.
HTS montrerait l’exemple du désarmement
Cette décision intervient alors que HTS, un groupe islamiste radical, contrôle une partie significative du pays depuis sa prise de pouvoir éclair en décembre dernier. En prenant l’initiative de dissoudre ses unités combattantes, le groupe entend ouvrir la voie à une pacification. Son chef militaire, connu sous le pseudonyme d’Abou Hassan al-Hamwi, a affirmé que HTS serait «le premier à prendre cette initiative, dans l’intérêt général du pays».
Vers une réunification des forces armées
Al-Hamwi souligne la nécessité pour tout état d’intégrer les unités militaires au sein d’une institution unique. Cette démarche vise à reconstruire une armée nationale syrienne unifiée, après des années de morcellement du pays entre différentes factions armées. Un pas décisif pour restaurer la stabilité et la souveraineté de l’état sur l’ensemble du territoire.
La question kurde en suspens
Le responsable de HTS a également évoqué la situation dans les zones kurdes du nord-est, actuellement sous contrôle d’une administration semi-autonome soutenue par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Il a affirmé la volonté du nouveau pouvoir d’étendre son autorité sur ces régions, excluant toute division du pays ou création d’entités fédérales. Un point de friction potentiel avec les Kurdes et leurs alliés américains.
Appel à la fin des frappes israéliennes
Autre défi sécuritaire majeur : les frappes israéliennes en territoire syrien, qui se sont intensifiées depuis la chute du régime de Bachar al-Assad. Le chef militaire de HTS a appelé à l’arrêt de ces «incursions», les considérant comme une menace pour la stabilité du pays à l’heure où de nouveaux dirigeants s’efforcent de ramener la paix.
HTS cherche une légitimité internationale
Malgré ces déclarations encourageantes, HTS reste considéré comme une organisation terroriste par l’ONU et plusieurs pays occidentaux. Son chef, Abou Mohammad al-Jolani, figure toujours sur les listes noires. Al-Hamwi a lancé un appel à la communauté internationale pour retirer le groupe de ces listes, une condition sans doute nécessaire pour acquérir une pleine légitimité sur la scène diplomatique.
La communauté internationale attentive
Ces dernières semaines, des délégations étrangères se sont succédé à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités syriennes. Un signe que la communauté internationale scrute avec attention l’évolution de la situation. Si les dirigeants de HTS parviennent à concrétiser leurs promesses de désarmement et d’intégration, cela pourrait constituer un tournant majeur dans le conflit syrien.
Vers une paix durable en Syrie ?
Après 13 années d’une guerre civile dévastatrice, qui a fait des centaines de milliers de victimes et des millions de déplacés, l’espoir d’une paix durable en Syrie renaît timidement. Les déclarations du chef militaire de HTS, si elles se traduisent en actes, pourraient constituer une première étape cruciale vers la réunification et la stabilisation du pays. Un chemin semé d’embûches, mais que Syriens et observateurs internationaux suivront avec la plus grande attention dans les mois à venir.
La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.
– Spinoza