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Syrie : Des Jihadistes Étrangers Promus Officiers Dans La Future Armée

La Syrie nomme d'ex-rebelles, dont des jihadistes étrangers, officiers dans sa future armée. Un virage radical qui soulève des questions sur l'avenir du pays. Découvrez les détails de ces nominations chocs et leurs implications.

Dans un développement surprenant, la Syrie post-Assad nomme d’anciens rebelles, y compris des jihadistes étrangers, à des postes de commandement clés au sein de sa future armée nationale, selon des sources proches du dossier. Cette décision intervient alors que le pays cherche à restructurer ses forces armées suite au renversement du régime de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Des Ex-Rebelles Promus Dans La Haute Hiérarchie Militaire

Parmi une liste de 49 nominations publiée dimanche soir figurent aussi bien d’anciens rebelles syriens que des officiers ayant déserté l’armée d’Assad dès 2011 pour rejoindre la rébellion islamiste. Selon des experts, les plus hauts gradés seraient tous issus des rangs de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe rebelle dirigé par l’actuel homme fort du pays, Ahmad al-Chareh.

Cette manœuvre permettrait à HTS de placer ses membres et alliés à la tête du ministère de la Défense et de la future armée pour en diriger la restructuration, analyse Haid Haid, un spécialiste du conflit syrien. Parmi les promus, Mourhaf Abou Qasra, chef militaire de HTS pressenti comme futur ministre de la Défense, accède au grade de général.

Des Jihadistes Étrangers Parmi Les Nommés

Bien que HTS affirme avoir renoncé au jihadisme, sa liste de nominations comprend au moins 6 jihadistes étrangers selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Parmi eux, un Albanais, un Jordanien, un Tadjik, un Ouïghour, un Turc issu de HTS et un autre du Parti islamique du Turkestan, un groupe jihadiste basé à Idleb.

Pour Aymenn Al-Tamimi, expert des mouvements jihadistes, ne pas trahir ces combattants étrangers est un principe fondateur de HTS. Les livrer à eux-mêmes pourrait poser problème, les intégrer dans le nouvel ordre syrien devient donc la meilleure stratégie selon lui.

Quand nous aurons un gouvernement temporaire sur un plus long terme, nous pourrons avoir une participation plus large.

– Ahmad al-Chareh, leader de la Syrie post-Assad

Des Décisions Unilatérales Qui Soulèvent Des Questions

Cependant, certains s’inquiètent de la façon unilatérale dont ces décisions sont prises, sans consultation des autres groupes. Al-Chareh s’arroge le droit de promouvoir non seulement les siens, mais aussi des étrangers, sans demander au peuple syrien s’il accepte que ces derniers, qui ont combattu le régime, puissent obtenir la nationalité en étant incorporés dans l’armée.

Si les nouvelles autorités cherchent à rassurer en promettant de respecter les droits des minorités dans une Syrie multi-confessionnelle, ces nominations controversées soulèvent de nombreuses questions sur la direction que prendra le pays. La restructuration des forces armées sera scrutée de près, alors que la Syrie tente de tourner la page d’une décennie de guerre civile dévastatrice.

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