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Syrie: Bachar al-Assad Fuit Damas Après 24 Ans de Règne

Bachar al-Assad, au pouvoir en Syrie depuis 2000, a dû fuir en catastrophe Damas face à l'avancée des rebelles. Retour sur les moments clés qui ont marqué son long règne, de son arrivée jusqu'à sa chute brutale...

L’impensable s’est produit en Syrie. Après presque un quart de siècle d’un règne sans partage, le président Bachar al-Assad a été contraint de fuir précipitamment Damas dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, face à l’offensive fulgurante des rebelles qui ont réussi à prendre le contrôle de la capitale. Une chute aussi soudaine que spectaculaire pour celui qui semblait jusque-là indéboulonnable malgré plus d’une décennie de guerre civile. La fin d’une ère, et le début d’une nouvelle époque incertaine pour le pays. Retour sur les grandes dates qui ont marqué ces 24 années au pouvoir de Bachar al-Assad.

De la succession dynastique au «Printemps de Damas» vite avorté

Tout commence le 17 juillet 2000 lorsque Bachar al-Assad, alors âgé de 34 ans, prête serment et succède à son père Hafez, mort un mois plus tôt après avoir dirigé la Syrie d’une main de fer pendant 30 ans. Le jeune président, seul candidat d’un scrutin où il obtient 97% des voix, hérite des pleins pouvoirs. Mais ses premières années se caractérisent par une brève parenthèse d’ouverture. Un «Printemps de Damas» vite refermé avec l’arrestation d’opposants dès l’été 2001.

2005: le tournant de l’assassinat de Rafic Hariri

Un nouveau chapitre s’ouvre le 14 février 2005 avec l’assassinat à Beyrouth de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. L’opposition antisyrienne accuse Damas et exige le départ des troupes syriennes, présentes au Liban depuis 1976. Sous pression, Damas finit par retirer ses soldats fin avril après 29 ans de tutelle.

2011: la révolte impitoyablement réprimée

Mais l’événement majeur reste le 15 mars 2011 avec le début de la révolte populaire contre le régime, dans la lignée des printemps arabes. La contestation, partie de revendications démocratiques, est brutalement réprimée. Damas parle de «terroristes» manipulés par l’étranger. Le conflit dégénère en guerre civile féroce à partir de 2012. L’aviation et les armes lourdes entrent en action contre les rebelles et la population civile.

L’Iran et la Russie en renfort

Face aux difficultés, le régime syrien obtient l’appui du mouvement chiite libanais Hezbollah dès 2013, ainsi que le soutien crucial de son allié iranien. Mais c’est l’intervention militaire massive de la Russie à partir de septembre 2015 qui permet à l’armée syrienne d’enchaîner les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, au prix de destructions massives.

Crimes contre l’humanité

Malgré un quatrième mandat obtenu en mai 2021 avec 95% des votes et un retour en grâce auprès de certains pays arabes ces dernières années, Bachar al-Assad voit les menaces judiciaires se préciser. Un mandat d’arrêt international est émis contre lui en novembre 2023 pour son rôle dans des attaques chimiques en 2013. Il est soupçonné de crimes contre l’humanité.

Le «lion de Damas» contraint à la fuite

C’est finalement sous la pression militaire que le régime de celui qu’on surnommait le «lion de Damas» a fini par s’effondrer. En seulement 11 jours, l’offensive menée par les rebelles du groupe islamiste radical HTS a réussi à submerger les défenses de la capitale. Bachar al-Assad a tout juste eu le temps de s’envoler vers une destination inconnue, laissant derrière lui un pays exsangue après plus de 13 années d’une guerre civile sans merci qui aura fait près de 500 000 morts et des millions de déplacés. Une fin de règne aussi brutale qu’inattendue.

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