Dans les ruelles poussiéreuses de la Ghouta occidentale, à quelques kilomètres de Damas, une opération discrète mais cruciale a secoué la région ce dimanche. Les forces de sécurité syriennes ont mis la main sur une cellule du groupe djihadiste État islamique, lourdement armée et prête à semer le chaos. Cette arrestation, annoncée par le ministère de l’Intérieur syrien, soulève des questions brûlantes : la menace de l’EI est-elle vraiment en déclin en Syrie, ou assiste-t-on à une résurgence silencieuse ? Plongeons dans les détails de cette opération et explorons ce qu’elle révèle sur l’état actuel de la sécurité dans un pays en pleine transition.
Une Opération Antiterroriste d’Envergure
Le ministère de l’Intérieur syrien a révélé que plusieurs membres d’une cellule affiliée à l’État islamique ont été appréhendés dans la Ghouta occidentale, une région stratégiquement proche de la capitale. Ces individus, décrits comme des combattants aguerris, étaient en possession d’un arsenal impressionnant. Armes légères, moyennes, mais aussi lourdes, incluant des lance-missiles antichars et des ceintures explosives, ont été saisis lors de l’opération.
Ils comptaient utiliser ces armes pour déstabiliser la région et semer la terreur.
Général de brigade Houssam al-Tahan, chef de la sécurité intérieure de Damas
Cette découverte met en lumière la persistance de la menace djihadiste, même après la chute officielle de l’EI en Syrie en 2019. Si le groupe a perdu son califat territorial, ses cellules dormantes continuent de poser un défi majeur aux nouvelles autorités syriennes.
Le Contexte : Une Syrie en Mutation
Depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024, la Syrie traverse une période de bouleversements. Les nouvelles autorités, dirigées par des figures islamistes modérées, tentent de stabiliser un pays fracturé par des années de guerre civile. Dans ce contexte, les attaques de l’EI ont diminué dans les zones sous contrôle du nouveau pouvoir, mais les récents événements montrent que le danger reste bien réel.
La Ghouta occidentale, théâtre de cette opération, est une région particulièrement sensible. Ancien bastion de l’opposition à Assad, elle a été durement touchée par les combats. Aujourd’hui, elle incarne à la fois l’espoir d’une reconstruction et la fragilité d’une paix naissante.
La Ghouta occidentale, jadis un symbole de résistance, est aujourd’hui au cœur des efforts pour sécuriser la périphérie de Damas.
Un Arsenal Inquiétant
L’opération a permis de mettre au jour un stock d’armes qui témoigne des ambitions destructrices de cette cellule. Voici ce que les forces de sécurité ont saisi :
- Armes légères : pistolets, fusils d’assaut.
- Armes moyennes : mitrailleuses, lance-grenades.
- Armes lourdes : lance-missiles antichars.
- Ceintures explosives, prêtes à l’emploi.
Cet arsenal, destiné à des attaques coordonnées, montre que l’EI conserve une capacité d’organisation et d’approvisionnement, même dans un contexte de surveillance accrue. La présence de ceintures explosives est particulièrement alarmante, car elles sont souvent utilisées dans des attentats visant des civils.
Une Menace Persistante
Ce n’est pas la première opération de ce type en Syrie récemment. Il y a une dizaine de jours, une autre cellule de l’EI a été démantelée à Alep, la deuxième ville du pays. Cette intervention s’était soldée par la mort d’un membre des forces de sécurité et de trois djihadistes. Ces événements successifs soulignent la résilience de l’EI, malgré sa défaite militaire en 2019.
Pour mieux comprendre l’ampleur de la menace, il est utile de rappeler quelques chiffres clés :
Année | Événements majeurs |
---|---|
2019 | Défaite territoriale de l’EI en Syrie. |
2024 | Chute de Bachar el-Assad. |
2025 | Arrestations de cellules de l’EI à Alep et Damas. |
Si l’EI a été affaibli, ses cellules dormantes continuent d’opérer, notamment dans le nord-est de la Syrie, où elles ciblent régulièrement les forces kurdes. Ces groupes agissent souvent dans l’ombre, exploitant les failles d’un pays en reconstruction.
Les Défis de la Transition Syrienne
La Syrie d’aujourd’hui est à un carrefour. Après des années de guerre, le pays tente de se reconstruire, mais les défis sont immenses. La menace de l’EI n’est qu’une partie du problème. Voici les principaux obstacles auxquels les nouvelles autorités doivent faire face :
- Sécurité : Neutraliser les cellules djihadistes tout en maintenant l’ordre public.
- Reconstruction : Réhabiliter les infrastructures dévastées, comme dans la Ghouta.
- Transition politique : Établir un gouvernement stable et inclusif.
- Justice transitionnelle : Réconcilier les communautés divisées par la guerre.
Dans ce contexte, l’arrestation de la cellule de la Ghouta occidentale est un signal fort. Elle montre que les nouvelles autorités sont déterminées à empêcher une résurgence de l’EI, mais elle rappelle aussi la fragilité de la situation.
Un Soutien International en Question
La lutte contre l’EI ne se limite pas aux frontières syriennes. Lors d’une rencontre en Arabie saoudite le 14 mai 2025, le président américain Donald Trump a exhorté le président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, à collaborer avec les États-Unis pour empêcher une résurgence du groupe djihadiste. Cette rencontre a également marqué un tournant, avec la levée des sanctions américaines contre Damas, un geste qui pourrait faciliter la reconstruction du pays.
Aidez les États-Unis à empêcher une résurgence de l’EI.
Donald Trump, lors de sa rencontre avec Ahmed al-Charaa
Cette coopération internationale est cruciale, mais elle soulève des questions. Comment les nouvelles autorités syriennes, issues d’un mouvement islamiste, parviendront-elles à équilibrer leurs priorités internes et les attentes des partenaires étrangers ? La levée des sanctions ouvre la voie à des investissements, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures, mais elle ne garantit pas la stabilité.
Vers une Reconstruction Sécurisée ?
La Ghouta occidentale, comme d’autres régions de Syrie, aspire à la paix. Les efforts de reconstruction, menés notamment par des femmes dans des zones comme Douma, témoignent d’une résilience remarquable. Pourtant, la menace de l’EI plane toujours, et chaque opération comme celle de ce dimanche rappelle que la vigilance reste de mise.
Les nouvelles autorités doivent non seulement neutraliser les cellules djihadistes, mais aussi répondre aux attentes d’une population épuisée par des années de conflit. La réhabilitation des écoles, des hôpitaux et des infrastructures agricoles, comme à Palmyre, est essentielle pour redonner espoir aux Syriens.
La reconstruction de la Syrie passe par la sécurité, mais aussi par l’éducation et l’économie.
Que Nous Réserve l’Avenir ?
L’arrestation de cette cellule de l’EI est une victoire pour les forces de sécurité syriennes, mais elle n’élimine pas la menace. Le groupe djihadiste, bien que diminué, reste capable de frapper. Dans un pays où la transition politique est encore fragile, chaque incident de ce type est un rappel des défis à venir.
Pour les Syriens, l’espoir réside dans une approche globale : une sécurité renforcée, une justice équitable pour panser les blessures du passé, et des investissements pour rebâtir un avenir. La communauté internationale, de son côté, devra jouer un rôle clé, non seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans le soutien à une Syrie qui aspire à la stabilité.
En conclusion, l’opération dans la Ghouta occidentale est plus qu’une simple arrestation. Elle symbolise la lutte d’un pays pour se relever, malgré les ombres du passé. La question reste ouverte : la Syrie parviendra-t-elle à tourner la page de la violence pour écrire un nouveau chapitre ?