Imaginez un instant vivre avec seulement 6 dollars par mois pour vous nourrir. C’est la réalité à laquelle ont failli être confrontés plus d’un million de réfugiés rohingyas au Bangladesh. Mais un sursaut de solidarité internationale a changé la donne, du moins temporairement. Fin mars 2025, une annonce inattendue a redonné espoir : la réduction drastique des rations alimentaires, prévue par une agence onusienne, est suspendue. Une nouvelle qui résonne comme une bouffée d’air frais dans les camps surpeuplés de Cox’s Bazar, où la misère côtoie l’incertitude depuis des années.
Une Crise Humanitaire au Bord du Gouffre
Dans le sud-est du Bangladesh, les conditions de vie des Rohingyas, une minorité musulmane persécutée ayant fui la Birmanie, sont loin d’être enviables. Entassés dans des abris de fortune, ils dépendent presque entièrement de l’aide extérieure. Début mars, une lettre alarmante avait secoué la communauté internationale : faute de fonds suffisants, les rations alimentaires allaient être divisées par deux, passant de 12,50 dollars à 6 dollars par personne et par mois. Une décision qui aurait plongé ces populations déjà vulnérables dans une détresse encore plus profonde.
Un Élan de Solidarité Inespéré
Face à cette menace, la réponse ne s’est pas fait attendre. Grâce à une mobilisation rapide, notamment de grandes puissances comme les États-Unis, le plan a été mis en pause. Un porte-parole de l’agence onusienne a salué cet effort, précisant qu’une aide de 73 millions de dollars, assortie de dons en nature, avait permis ce revirement. Pourtant, cette victoire reste fragile : les besoins demeurent colossaux, et sans un soutien continu, la crise pourrait resurgir à tout moment.
Bien que la réduction soit évitée, nous avons toujours besoin d’un soutien constant, sinon les fonds s’épuiseront rapidement.
– Porte-parole de l’agence onusienne
Des Rations Ajustées, mais Pas Sauvées
Si la coupe drastique a été évitée, les rations ne retrouvent pas pour autant leur niveau initial. Désormais, chaque réfugié recevra 12 dollars par mois, tandis que ceux relocalisés sur l’île isolée de Bhasan Char bénéficieront de 13 dollars. Une légère baisse qui, bien que moins brutale, reflète les limites des ressources disponibles. D’après une source proche du dossier, cette mesure vise à équilibrer les besoins urgents avec les fonds limités, mais elle soulève une question : combien de temps ce fragile équilibre tiendra-t-il ?
La Malnutrition, un Fléau Grandissant
Dans les camps, les enfants sont les premières victimes de cette précarité. Selon une organisation spécialisée dans l’enfance, la **malnutrition** a atteint des niveaux jamais vus depuis 2017. Les images de corps frêles et de regards éteints hantent les rapports humanitaires. Avec des rations déjà minimales, chaque dollar compte pour éviter que cette génération ne paie le prix d’une crise qu’elle n’a pas choisie.
- Augmentation alarmante de la malnutrition chez les jeunes.
- Rations insuffisantes pour couvrir les besoins de base.
- Risques accrus de maladies liées à la sous-alimentation.
Un Engagement de Haut Niveau
Il y a deux semaines, en plein mois de ramadan, le secrétaire général de l’ONU a marqué les esprits en visitant ces camps. Partageant un repas de rupture du jeûne avec les réfugiés, il a promis de tout faire pour éviter une réduction des aides. Cette visite, empreinte de symbolisme, a peut-être contribué à galvaniser les donateurs. Mais derrière les gestes forts, la réalité des chiffres reste implacable : près d’un milliard de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins vitaux des Rohingyas et soutenir le Bangladesh, leur terre d’accueil.
Les États-Unis : Un Rôle Clé, mais Controversé
Washington a joué un rôle décisif dans cette suspension, malgré une politique d’aide étrangère récemment bouleversée. En janvier, un gel temporaire de l’assistance avait été décrété, suivi d’une réduction massive de nombreux programmes humanitaires. Pourtant, face à l’urgence, une enveloppe exceptionnelle a été débloquée pour les Rohingyas. Ce paradoxe illustre les tensions entre priorités nationales et responsabilités globales, un débat qui ne manquera pas de refaire surface.
Zone | Ration Mensuelle | Population Concernée |
Cox’s Bazar | 12 dollars | Plus d’1 million |
Bhasan Char | 13 dollars | Population relocalisée |
Un Avenir Incertain
Si cette suspension offre un répit, elle ne résout pas le problème de fond. Les camps de Cox’s Bazar restent un symbole de désespoir, où la survie dépend de la générosité internationale. Les experts s’accordent à dire que sans une solution durable – qu’elle soit politique ou financière – la crise risque de s’aggraver. Les Rohingyas, coincés entre un passé de persécution et un futur incertain, attendent toujours un véritable horizon.
Chaque dollar compte, mais pour combien de temps ? La solidarité d’aujourd’hui suffira-t-elle à garantir demain ?
En attendant, la communauté internationale doit maintenir la pression. Car au-delà des chiffres et des annonces, ce sont des vies humaines qui oscillent entre espoir et désillusion. La suspension des réductions est une étape, mais le chemin vers une stabilité reste long et semé d’embûches. Et vous, que pensez-vous de cette situation ? La solidarité peut-elle triompher là où la politique échoue ?