La Chine a exprimé son vif mécontentement face à la décision de l’Union Européenne d’imposer des surtaxes allant jusqu’à 35% sur les voitures électriques importées du pays. Malgré l’opposition de certains États membres comme l’Allemagne, la Commission Européenne a choisi d’ajouter ces droits de douane supplémentaires pour une période de cinq ans, les accusant de concurrence déloyale.
La Chine Dénonce une Mesure “Inacceptable”
Pékin a immédiatement réagi, affirmant qu’elle “n’approuvait pas et n’acceptait pas” cette décision. Un porte-parole du ministère du Commerce a souligné dans un communiqué :
La Chine a intenté une action dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.
Cette réaction virulente illustre les tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union Européenne. Bruxelles se défend de tout protectionnisme, arguant vouloir rétablir des conditions de concurrence équitables face à des constructeurs chinois qui bénéficieraient de subventions publiques massives.
Une Surtaxe Variable selon les Constructeurs
Les surtaxes s’appliqueront de manière différenciée en fonction des constructeurs chinois visés :
- 7,8% pour les voitures Tesla fabriquées à Shanghai
- 17% pour BYD
- 18,8% pour Geely
- 35,3% pour SAIC et ceux n’ayant pas coopéré à l’enquête européenne
- 20,7% pour les autres groupes ayant coopéré
Cette décision intervient alors que les parts de marché des voitures électriques chinoises ont explosé dans l’UE, passant de moins de 2% en 2020 à plus de 14% mi-2023.
La Chine Laisse la Porte Ouverte au Dialogue
Malgré sa contestation de la mesure, Pékin a néanmoins laissé entrevoir une ouverture vers un règlement négocié du différend :
La Chine a toujours prôné le règlement des différends commerciaux par le dialogue et la consultation. Nous espérons que l’UE travaillera avec nous de manière constructive pour parvenir rapidement à une solution acceptable et éviter une escalade des frictions commerciales.
Des consultations techniques seraient actuellement en cours entre les deux parties pour tenter de désamorcer les tensions. L’enjeu est de taille pour les deux puissances économiques, alors que le marché du véhicule électrique est appelé à croître fortement dans les prochaines années.
Quel Avenir pour le Commerce Automobile Sino-Européen ?
Cette nouvelle guerre commerciale autour du secteur automobile électrique soulève de nombreuses questions. L’UE parviendra-t-elle à rééquilibrer les conditions de concurrence sans s’aliéner un partenaire commercial majeur ? La Chine réussira-t-elle à faire plier Bruxelles via son action à l’OMC ?
Au-delà des considérations économiques, c’est aussi la place de l’Europe dans la compétition mondiale pour la mobilité propre qui est en jeu. Entre volonté de souveraineté industrielle et recherche de coopération, l’UE devra naviguer prudemment pour défendre ses intérêts sans couper les ponts avec la deuxième économie mondiale.