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Surpopulation carcérale record : 78 509 détenus en France

🚨 Record alarmant en France : 78 509 détenus s'entassent dans des prisons surpeuplées, malgré les mesures alternatives. 3 526 dorment sur des matelas au sol. Une situation préoccupante qui ne cesse de s'aggraver...

La population carcérale en France ne cesse de grimper, atteignant des niveaux records malgré la mise en place de mesures alternatives. Au 1er juillet 2024, pas moins de 78 509 personnes étaient incarcérées dans l’Hexagone, un chiffre en hausse de 5,4% sur un an. Une situation alarmante qui met en lumière la crise profonde que traverse le système carcéral français.

Des prisons surpeuplées, malgré les alternatives

Pourtant, des mesures ont été prises ces dernières années pour tenter d’endiguer le phénomène. Interdiction des peines de prison de moins d’un mois, développement du travail d’intérêt général (TIG), aménagement des peines… Autant d’alternatives à l’incarcération qui devaient permettre de désengorger les prisons françaises. Mais force est de constater que ces dispositifs n’ont pas eu les effets escomptés.

Car dans le même temps, le nombre de places opérationnelles dans les établissements pénitentiaires stagne à 61 869. Un décalage criant avec la population carcérale, qui contraint ainsi plus de 3 500 détenus à dormir sur un matelas posé à même le sol. Un chiffre en forte augmentation par rapport à l’année précédente, où “seulement” 2 478 prisonniers étaient concernés.

Près d’un détenu sur quatre en attente de jugement

Parmi les 78 509 personnes détenues, 20 753 sont en réalité des prévenus, c’est-à-dire des individus incarcérés dans l’attente de leur jugement définitif. Autrement dit, près d’un détenu sur quatre est aujourd’hui en prison alors qu’il est encore présumé innocent. Une situation qui pose question sur le recours à la détention provisoire en France.

Au total, ce sont 95 695 personnes qui étaient placées sous écrou au 1er juillet 2024. Si l’on retire les détenus, cela signifie que 17 186 personnes font l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur. Des mesures d’aménagement de peine qui restent donc marginales face à l’incarcération.

L’indignité des maisons d’arrêt pointée du doigt

Si la densité carcérale globale atteint 126,9% en France, la situation est encore pire dans les maisons d’arrêt. Ces établissements, qui accueillent les prévenus et les condamnés à de courtes peines, affichent un taux d’occupation moyen de 152,3%. Dans 19 d’entre eux, on frôle même les 200% !

Des conditions de détention indignes, régulièrement dénoncées par les instances européennes, sans que cela ne semble émouvoir outre mesure les pouvoirs publics français.

Observatoire International des Prisons

Pourtant, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette situation. L’Observatoire International des Prisons n’hésite pas à parler de “conditions de détention indignes”, tandis que la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté alerte régulièrement sur la vétusté et l’insalubrité de certains établissements. Mais pour l’heure, ces appels semblent rester lettre morte.

Une politique pénale à revoir d’urgence ?

Face à cette surpopulation carcérale record, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une refonte en profondeur de la politique pénale française. Car au-delà des conditions de détention, c’est bien la question du sens de la peine qui est posée. De nombreux experts appellent ainsi à revoir les échelles de peines pour certains délits, afin de favoriser les alternatives à l’incarcération.

Le développement des TIG et l’aménagement des peines sont également au coeur des débats. Car si ces dispositifs existent sur le papier, force est de constater qu’ils peinent à se développer sur le terrain, faute de moyens suffisants. Un constat partagé par de nombreux professionnels de la justice, qui en appellent à un véritable changement de paradigme.

Mais pour l’heure, le gouvernement semble avant tout miser sur la création de nouvelles places de prison pour tenter de résorber la surpopulation carcérale. Un pari risqué, car comme le souligne un ancien directeur de l’administration pénitentiaire : “Construire pour désengorger les prisons, c’est comme élargir les autoroutes pour résorber les bouchons. A terme, cela ne fait qu’aggraver le problème”. L’avenir dira si les pouvoirs publics sauront entendre ces mises en garde, pour enfin engager une réforme d’ampleur du système carcéral français.

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